En deux décennies, la production de soja en France s’est effondrée. Les surfaces consacrées à sa culture sont passées de 130 000 hectares à la fin des années 1980 à 40 000 hectares aujourd’hui. Pourtant, la culture du soja en France serait sur le retour.
La demande de soja non OGM en hausse
« La demande mondiale en soja non OGM ne cesse d’augmenter, principalement en Europe et en Asie. Dans ce dernier continent, la Corée et le Japon sont en tête, mais la Chine s’y met aussi notamment pour une consommation en alimentation humaine », selon Françoise Labalette, de l’interprofession des oléagineux (Onidol), dans Réussir Grandes Cultures. Or, plus les cultures OGM s’étendent, plus il est difficile de garantir un soja non OGM, en particulier pour le Brésil et les Etats-Unis, qui sont les premiers producteurs mondiaux.
En conséquence, la prime au soja non OGM a bondi. Elle était de 2 % à 3 % dans les années 2000. Elle atteint aujourd’hui 15 %, soit 80 à 100 euros par tonne.
Réglementation européenne : des mesures favorables au soja
Dans le même temps, la réglementation européenne est en train d’évoluer et ces changements pourraient bien être à la faveur d’un retour du soja en France. D’une part, Bruxelles vient de classer le soja dans la catégorie des « cultures riches en protéines » et non plus des « oléagineux », ce qui lui permet d’être éligible à la future aide aux cultures riches en protéines. D’autre part, les agriculteurs sont tenus de diversifier leurs cultures, avec une possible insertion du soja dans les assolements peu diversifiés. Enfin, la possibilité de produire des légumineuses sur les surfaces d’intérêt écologique (SIE) pourrait également jouer en faveur du soja.