Transporter des produits frais par la mer, au lieu de la route. Depuis 2010, c’était possible, grâce à la mise en place de l’autoroute de la mer. Pourtant, aucun industriel de l’agroalimentaire ne s’y était risqué jusqu’à maintenant. L’entreprise Triballat Noyal, qui détient la marque Sojasun mais aussi Sojade, Petit Billy, Petit Breton, etc., va désormais faire transiter une partie de ses produits frais par la mer, via une liaison entre Saint-Nazaire et Gijon, en Espagne.
Pas de hausse des coûts de transport
Plus question de faire 12 000 km par la route en camion. Désormais, ils effectueront 135 km, entre Châteaubourg (Ille-et-Vilaine) et Saint-Nazaire, puis direction le ferry. D’ici l’année prochaine, l’entreprise bretonne prévoit de faire passer la totalité de sa production par la mer. A terme, cela permettra à Triballat Noyal d’économiser 200 camions sur les routes, soit 45 000 litres de gasoil et une réduction de 20 tonnes de CO2.
« Dans l’esprit des industriels des produits frais, le transport multimodal n’est pas adapté. Avec Triballat, on démontre le contraire », a expliqué Serge Capitaine, directeur général délégué de la société de transport STEF, associée à Sojasun. Selon eux, les coûts de transport ne serait pas plus cher et ce moyen de transport pourrait s’avérer plus rentable à long terme.
L’autoroute de la mer : un succès pour les Espagnols
L’assurance d’une grande régularité et les moindres risques, avec notamment un temps de récupération plus confortable pour les conducteurs sont également à souligner. Car aujourd’hui, seul 8 % de camions français empruntent l’autoroute de la mer, contre 80 % des espagnols. Et même si 20 000 camions sont passés par le ferry l’an passé, les subventions le finançant ne sont prévues que jusqu’en septembre prochain. L’ouverture d’une liaison vers l’Irlande pourrait permettre de sauver la mise de l’armateur.