Alors que les premières moissons ont commencé, Cristophe Honoré administrateur chez les Jeunes Agriculteurs et éleveur laitier dans le nord de la France, analyse le prix de 25 euros la tonne de paille en andain qui a été fixé dans le cadre de contrats entre éleveurs et céréaliers.
Alors que d’habitude la tonne de paille en andain « se vend autour de 20€ », le prix fixé de 25 € ne lui semble pas injuste. Selon lui il n’entraînera pas de manque à gagner aussi bien du côté de l’éleveur que du céréalier. Bien entendu, les céréaliers qui vendront leur paille uniquement cette année par solidarité avec les éleveurs risquent d’avoir des coûts supérieurs l’an prochain notamment dus d’une quantité d’engrais à acheter qui sera plus importante à cause de l’exportation des pailles.
Une étude de l’institut de l’élevage publiée récemment, annonce que près de 25 000 tonnes de pailles devraient êtres produites cette année. Entre la paille utilisée pour le paillage et l’alimentation animale et celle qui est transformée par les industries papetières ou champignonnières, il devrait rester 4 000 à 6 000 tonnes de pailles disponibles pour les éleveurs. Reste que les céréaliers doivent jouer le jeu, M. Honoré espère qu’ils se montreront solidaires, il préfère ceci à une interdiction de broyage comme cela a déjà été décrété dans certains départements.
Enfin la dernière peur de M. Honoré est que les industriels ne jouent pas la carte de la solidarité et que l’on assiste à une spéculation sur la paille et les sous-produits agricoles conduisant à une hausse des prix dangereuse, comme ce fut le cas en 1976 où la paille atteignit des envolées record avec des prix à plus de 150€ la tonne…