Knorr, Liebig, Léa Nature, La Potagère et Tanoshi sont des marques très présentes dans les rayons soupes des supermarchés. Alors que la saison froide est propice à faire décoller les ventes, foodwatch dénonce une série d’arnaques sur l’étiquette. foodwatch cible tout particulièrement avec une pétition la soupe «Poule Vermicelles» de Knorr (Unilever) dans sa gamme «Les économiques» qui “ne contient pas un seul morceau de poule”. “Le gallinacé ne s’y trouve que sous forme de graisse et de bouillon (pour une quantité maximum de 1,2%)” dénonce foodwatch. “Le comble, c’est que la soupe «Poule Vermicelles» de Knorr dans la gamme «Saveurs d’Antan» contient, elle, bien des morceaux de viande. Un même nom pour deux réalités? En écrivant «Poule» en toutes lettres à l’avant de l’emballage, Knorr fait une promesse qu’elle ne tient pas. Pour nous, c’est d’autant plus inacceptable qu’une personne sur cinq en France rencontre des difficultés financières pour s’acheter à manger» dénonce Mégane Ghorbani, responsable de campagnes chez foodwatch. Le « Mouliné de légumes verts & quinoa » de La Potagère (Sill Entreprises) ne serait pas aussi vert qu’il ne le prétend. «Ce produit contient en réalité bien plus d’autres légumes (24,4%) que de légumes verts (17,4%) ».
Le « Velouté lentilles corail au lait de coco » de Léa Nature (bio) affichant le drapeau français et des petits cœurs sur l’emballage permettent aux consommateurs de repérer cette soupe « fabriquée en France » en un coup d’œil dans les rayons du supermarché. Sauf que les lentilles corail de ce velouté – ingrédient bien mis en avant dans le nom du produit – proviennent en réalité… de Turquie. Le reste des légumes vient des quatre coins de l’Europe : Hollande, Belgique, France et Pologne. « Les fabricants usent et abusent allègrement de l’argument très vendeur « Made in France ». Mais à y regarder de près, cet étalage de bleu-blanc-rouge sur l’emballage n’est pas du tout une garantie que tous les ingrédients sont français » dénonce foodwatch.
La « Bisque de homard » de Liebig (Continental Foods) dans sa boîte de conserve dorée présente un homard sur l’avant de l’emballage. Le leader sur le marché des soupes s’arrange là aussi avec la réalité : ce produit contient autant de homard (12%) que d’autres crustacés, dont des têtes de langoustines qui ne sont pas représentées sur l’emballage. Les « Nouilles japonaises saveur légumes et sauce soja » de Tanoshi Japon (Bjorg Bonneterre et Compagnie) affiche la mention « Sans glutamate ajouté ». “Un argument que le fabricant juge sans doute vendeur ? Problème : ce produit contient pas moins de neufs additifs différents dont quatre sont controversés pour leurs effets sur la santé : butylhydroxy-toluène ou BHT (E321), butylhydroxy-anisol ou BHA (E320), carboxyméthyl-cellulose sodique (E466), triphosphates pentasodique (E451i)” affirme foodwatch.
Knorr ne vendra plus de soupe Poule Vermicelles sans poule
Quatre jours à peine après le lancement de sa pétition foodwatch ciblant le géant Unilever, le fabricant vient d’annoncer qu’il supprimera sa soupe Knorr « Les Economiques Poule Vermicelles » en 2019. Le produit ne répondrait plus aux attentes des consommateurs, selon l’industriel. En quelques jours, plus de 4500 personnes ont interpellé Unilever en ligne pour lui demander d’arrêter de les induire en erreur. La mobilisation semble avoir payé. Puisque la soupe – qui promettait de la poule mais n’en contenait pas – disparaîtra définitivement des rayons à l’automne 2019.
La soupe « Les économiques » de Knorr dénoncée par les quelques milliers de signataires de la pétition lancée par foodwatch affiche la dénomination « Poule Vermicelles ».
Le problème, c’est qu’elle ne contient pas un seul morceau de poule. On n’y trouve que des dérivés type graisse et bouillon de poule – pour une quantité minime (maximum 1,2%). Le comble, c’est que Knorr met des morceaux de viande dans une soupe à la dénomination identique, mais dont la gamme est différente (« Saveurs d’Antan »).
« L’annonce d’Unilever montre que la mobilisation des consommateurs∙rices peut faire changer les pratiques des industriels. Néanmoins, les autorités doivent aussi prendre leurs responsabilités pour sanctionner les magouilles marketing qui encombrent les rayons des supermarchés et continuent d’induire les gens en erreur », dénonce Mégane Ghorbani, responsable de campagnes chez foodwatch. foodwatch souhaite à présent que Liebig, Léa Nature, La Potagère et Tanoshi changent également leur étiquetage ou la composition de leur produit afin qu’ils correspondent vraiment à la promesse faite aux consommateurs et consommatrices.