Suite à l’annonce de l’instauration d’une taxe sur les boissons sucrées par le premier ministre François Fillon, l’Association Nationale des Industries Alimentaires (Ania) a organisé un conseil d’administration extraordinaire dédié à ce dossier. Ainsi, malgré le problème de communication entraîné par les déclarations de Coca-Cola, qui avait émis l’idée de suspendre l’un de ses investissements français suite à l’annonce de la taxe soda puis était revenu sur ses déclarations, une lutte sera bel et bien engagée entre industriels et gouvernement. Les professionnels du secteur ont en effet annoncé qu’ils allaient définir une « stratégie de combat », en précisant bien néanmoins qu’il ne serait en aucun cas question de « chantage ».
Le président de l’Ania, Jean-René Buisson, a ainsi déclaré à l’AFP :
- « les entreprises ont pris unanimement la décision de tout faire dans les semaines qui viennent pour se battre contre cette taxe 100% hypocrite, 0% efficace ».
- Il a également annoncé que les entreprises vont « prendre des contacts avec les pouvoirs public, les députés et sénateurs pour leur expliquer » leur opposition à une taxe qui « stigmatise » les boissons sucrées au même titre que l’alcool ou le tabac et « met en difficulté » l’industrie agroalimentaire.
Finalement, Coca-Cola avait déclaré geler son investissement sur son site des Bouches-du-Rhône afin de « protester symboliquement » contre cette taxe, avant de se rétracter. Ceci n’empêche pas le leader mondial des sodas de maintenir sa lutte contre la taxe soda sur Tweeter sur son compte @AntiTaxeSoda. Cette fois, les industriels semblent prêts à aller jusqu’au bout.
- Pour rappel, la taxe soda avait été dévoilée le 24 août dernier dans le cadre du plan d’austérité. Elle doit être discutée dans les semaines à venir et est prévue pour entrer en vigueur en 2012. Le gouvernement a justifié l’instauration de cette taxe par la lutte contre l’obésité, véritable enjeu de santé publique. Seulement, les enquêtes ont montré que des politiques de taxation n’avaient aucun impact sur les habitudes de consommation.
Véritable objectif ou prétexte, les IAA semblent avoir tranché pour la seconde proposition.