La mobilisation de la filière brassicole semble payer. En effet, suite à l’annonce conjointe de la ministre de la santé Marisol Touraine, et du ministre du Budget Jérôme Cahuzac de relever les droits d’accise sur la bière dans le cadre du Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2013, c’est l’ensemble des acteurs de la bière qui se mobilisent depuis plusieurs jours.
Sous le slogan « +160% de taxes sur la bière. Qui va trinquer ? », les entreprises agroalimentaires entendent bien défendre leurs intérêts. L’Association des Brasseurs de France (ABF) a notamment ouvert une page Facebook intitulée « la dernière gorgée de bière » déjà « likée » par plus de 6 000 consommateurs.
Jean-Marc Ayrault recevait mardi 16 octobre une délégation de parlementaires venue défendre la filière brassicole, et tenter de supprimer sinon réduire le niveau des droits d’accise prévu dans le Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale.
Et il semble que cette mobilisation ait porté ses fruits : la commission des affaires sociales de l’Assemblée s’est prononcée pour l’exonération de la taxe sur la bière pour les « brasseries artisanales », qui produisent moins de 10 000 hectolitres par an.
Cet aménagement ne satisfait pas Pascal Chèvremont, délégué général des Brasseurs de France, qui expliquait à l’AFP que cela ne réglait pas le problème « car les petits brasseurs représentent moins de 2% de la consommation de bière ». Sans compter que ‘l’Union européenne risque de retoquer la mesure », celle-ci allant à l’encontre du droit communautaire.
Pour compenser le manque à gagner, c’est les boissons énergisantes qui vont trinquer. En effet, : la commission des affaires sociales de l’Assemblée s’est également prononcée en faveur d’une taxe spéciale sur ce type de boissons. Taxe qui, si elle est votée, sera de 200 euros par hectolitre et concernera les boissons contenant un seuil minimal de 0,22 gramme de caféine et 0,3 gramme de taurine par litre. Red Bull écoperait donc de la note.
Aujourd’hui, la taxation des 40 millions de litres vendus chaque année en France de boissons énergisantes est équivalente à celle des sodas.
Le gouvernement justifie cette taxation par la volonté de dissuader les adolescents, grands consommateurs de boissons énergisantes, d’en consommer à l’excès.