Le groupe de spiritueux Pernod-Ricard a présenté hier matin ses résultats annuels, qui sont au beau fixe. Le chiffre d’affaires et le résultat opérationnel du fabricant ont tous deux progressé de 8%, atteignant respectivement 7,6 et 1,9 milliards d’euros. De même, le résultat net s’est envolé de 10%, à 1 milliard.
Dans le détail des résultats par marque, on observe que 14 marques stratégiques de spiritueux et champagnes réalisent 60% du chiffre d’affaires total du groupe. Ainsi, 5 marques affichent une croissance supérieure à 10% :
- les whiskies Jameson (+20%),
- Glenlivet (+14%)
- et Royal Salute (+27%),
- le cognac Martell (+22%)
- et le champagne Perrier-Jouët (+17%).
Au niveau des zones géographiques, les pays émergents ont largement contribué à l’essor de Pernod-Ricard, avec une progression du groupe sur ces marchés de 17%. Ils représentent aujourd’hui 37% des ventes du groupe.
- Par exemple, le chiffre d’affaires en Chine a progressé de 23% et celui en Inde de 33%, principalement grâce aux whiskies.
Néanmoins, les pays occidentaux ont également participé aux bons résultats du groupe. Ainsi, l’ensemble des marchés matures est en croissance de 1,5%, notamment aux Etats-Unis et en France, marché sur lequel Pernod-Ricard affiche une croissance interne de +4%.
Ces bons résultats dans l’hexagone s’expliquent en partie par le rajeunissement de la bouteille Ricard. Cette dernière a en effet vu deux de ses côtés aplatis, est à présent totalement sculptée dans du verre et arbore fièrement la mention « Paul Ricard, créateur » sur l’étiquette. Philippe Savinel, PDG de l’entreprise, a expliqué que « ce nouveau flacon répond à notre stratégie de revalorisation et de rajeunissement ». On est donc bien loin de la bouteille et de l’étiquette dessinées par Paul Ricard lui-même 80 ans auparavant. Ce nouveau flacon plus stylisé, signé, voire plus chic que le précédent cherche à séduire un public plus jeune, les trentenaires, et les femmes. Il permet également à Ricard de continuer à s’imposer comme une marque de qualité, se distinguant ainsi de ses concurrents à bas prix.
Enfin, grâce à l’évolution des devises, le numéro 2 mondial des spiritueux derrière le britannique Diageo, est parvenu à réduire son endettement de 1,5 milliards d’euros. Sa dette atteint à présent 9 milliards. Une bonne nouvelle pour Gilles Bogaert, directeur financier du groupe, qui rappelait : « Notre priorité reste le désendettement du groupe ».
Les nouvelles taxations annoncées par François Fillon dont seront victimes les spiritueux restent néanmoins un sujet d’inquiétude pour le directeur général du groupe, Pierre Pringuet.