Par Jean-Louis Henriot, Président de Lascom
Depuis un an, les transformations profondes du monde alimentaire et des biens de grande consommation – nouvelles réglementations et innovations – produisent leurs premiers effets visibles. Voici les grandes tendances du secteur pour 2017.
La redéfinition du concept de l’hypermarché
Les hypermarchés sont confrontés à une concurrence de plus en plus rude : des offres en ligne avec un très grand nombre de produits ; par exemple, on compte environ 3 000 000 de références chez Amazon contre 100 000 dans un hyper.
Les hypers redéfinissent leur concept et se concentrent maintenant sur les surfaces moyennes de proximité. En conséquence, il faut que la part de l’alimentaire dans leur chiffre d’affaires augmente pour compenser la perte d’attractivité sur les produits de bazar, bricolage, électroménager…
L’information produit : traçabilité et étiquetage
La traçabilité fait son chemin et devient essentielle pour le consommateur, car il devient primordial de renforcer le climat de confiance entre les agriculteurs et les consommateurs.
En avril, le logo « Nutri-score » va entrer en service. Sous ce nom baroque se cache une transformation profonde des emballages en supermarché. Les aliments sont désormais classés de A à E et du vert à l’orange foncé. Information du consommateur, lutte contre l’obésité, etc., ce nouvel étiquetage nutritionnel se veut un moyen simple d’information.
La carte de l’innovation et ses impacts
L’innovation joue également un rôle important. Après la « French Tech » on voit apparaître les sigles de « foodtech » symboles de nouveaux modes de consommation et de distribution.
Pour jouer la carte de l’innovation, les industriels se regroupent et le volume de fusion/acquisition est en croissance importante. Les industriels qui ont pris du poids veulent également conquérir des marchés à l’export. Car les consommateurs des pays émergeant sont des cibles importantes et disposent de moyens de plus en plus importants. A titre d’exemple, le pouvoir d’achat des vietnamiens sera rapidement multiplié par quatre, les russes et les turcs auront sous peu le pouvoir d’achat des italiens.
Les nouveaux challenges du secteur
Pour faire face à ces enjeux qui s’interpénètrent, il n’y a pas beaucoup d’alternatives pour les acteurs du secteur : montée en gamme, innovation, qualité et internationalisation sont plus que jamais les clés de la survie.
Dans ce cadre les outils numériques aideront grandement les entreprises à se positionner et améliorer leur réactivité. Les plates-formes numériques ne doivent pas être de simples outils de gestion, mais de réels outils de collaboration permettant aux industriels, à la distribution, aux laboratoires et autres organismes de certification et de gestion de la qualité d’échanger (parfois même en « coopétition »), pour accélérer et fiabiliser les processus d’innovation. On voit donc apparaître depuis un an une multitude d’initiatives pour la mise en place de plates-formes que ce soit pour la certification, la traçabilité, ou encore pour l’échange des données produits ou des embryons de places de marché.