Bruno Le Maire semble miser de grands espoirs sur le G20 agricole, qui se tiendra à Paris les 22 et 23 juin 2011. Objectif affiché : « éviter que le XXIème siècle soit celui de la faim dans le monde », selon le ministre de l’Agriculture. Un programme ambitieux, décliné en cinq points principaux :
- Un renforcement des aides publiques et privées au développement afin d’assurer l’autonomie agricole des pays en voie de développement,
- Une meilleure communication inter-pays, notamment en cas de crise ou d’embargo,
- Une transparence sur la production et les stocks de chaque pays,
- La mise en place de réserves d’urgence,
- Une plus grande régulation des marchés agricoles.
Certaines de ces mesures avaient déjà été présentées par Nicolas Sarkozy. Négocier ce plan d’action ne sera pas tâche aisée, ce dont Bruno Le Maire est tout à fait conscient : « mon premier constat, lorsque je me suis emparé du dossier il y a dix mois a été que ce serait sacrément difficile d’obtenir un accord ». Les principaux points de blocage risquent d’être la question de la transparence pour la Chine et l’Inde, peu habitués à ce type de pratique, ou bien encore celle de la régulation pour l’Australie, pour qui la libéralisation des marchés est un avantage. Pourtant, il n’y aura pas matière à transiger pour le ministre de l’Agriculture français : « la fumée sera noire ou blanche ». Et l’enjeu est de taille : si les pays du G20 ne parviennent pas à se mettre d’accord, « il n’y aura pas de second rendez-vous pour l’agriculture mondiale ».