Le virus de Schmallenberg, qui porte le nom de la ville allemande où il a fait son apparition, se propage à travers toute l’Europe. L’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Angleterre et la France ont recensé des cas (le premier cas français vient d’être détecté dans un élevage d’ovins situé en Lorraine), selon une information de l’AFP.
Ce virus « exotique » faisant partie de la famille des « orthobunyavirus » s’attaque aux cheptels de ruminants, notamment ovins et caprins, et provoque des symptômes d’abattement, suivis d’avortements ou de naissances d’animaux « monstrueux ». « Le virus atteint le système nerveux central et plusieurs cas d’agneaux « monstrueux » ont été observés. Certains élevages présentent jusqu’à un tiers d’agneaux nés avec des membres bloqués, des défauts d’équilibre ou de succion, voire même des crânes surdimensionnés, remplis d’eau avec un cerveau anormalement petit », explique Eric Collin, docteur vétérinaire de la commission épidémiologie de la Société Nationale de Groupement des Techniques Vétérinaires (SNGTV).
A ce jour, aucune contagion directe entre animaux (hormis via l’allaitement) n’a été observée, ni aucune transmission à l’homme. Le vecteur du virus serait un moucheron, de fait, « les éleveurs ne peuvent pas faire grand-chose pour limiter la propagation du virus, si ce n’est limiter l’exposition au vecteur que l’on suspecte être le moucheron « culicoïde ». Durant la période estivale, le risque de transmission est plus important. Il faut éviter de conserver des eaux stagnantes aux abords de la ferme (flaques d’eau, gouttières, pneus, …) et éventuellement protéger les animaux avec un produit insecticide », recommande Eric Collin.
Les services sanitaires européens sont en alerte et l’ensemble des vétérinaires français prévenus. Aucune réglementation n’existe pour l’instant à propos du virus de Schmallenberg ni aucune restriction à l’importation d’animaux étrangers. Selon le conseil de l’Union Européenne, « plusieurs délégations européennes ont indiqué appuyer la demande des Pays-Bas, qui souhaitent, à l’égard de cette nouvelle maladie, une approche coordonnée de l’UE comportant notamment un échange rapide d’informations sur les cas détectés, la conjugaison des efforts de recherche sur les diagnostics, l’épidémiologie et la mise au point d’un vaccin, ainsi qu’un soutien financier de la Commission en faveur du suivi et de la recherche ».