La FEEF qui regroupe plus de 1000 PME-ETI fournisseurs de la distribution a conduit une enquête auprès de ses entreprises pour faire un point sur leur santé économique.
Alors que les crises ne cessent de s’enchaîner depuis maintenant 4 ans (sanitaire, géopolitique, sociale et économique), celle-ci révèle une situation très dégradée pour les fabricants PME-ETI des produits de consommation du quotidien qui ont vu leurs coûts de production exploser ces deux dernières années, et pointe les risques d’une vague de faillites pour les acteurs les plus fragilisés.
La hausse des coûts de production a rongé les marges des entreprises et le moral des dirigeants. Ainsi, une entreprise sur 3 a un résultat net négatif en 2022 (+ 8 points par rapport à 2021). 49% d’augmentation de leurs factures d’énergie par rapport à 2022. Le coût des matières premières agricoles a continué d’augmenter sur les 4 premiers mois de l’année 2023 (+9% par rapport à 2022) dans la lignée des augmentations très sensibles déjà supportées en 2022 (+28% entre 2021 et 2022). 63% des chefs d’entreprise se disent inquiets à propos du climat économique en France et de son impact sur leur activité pour les 12 prochains mois.
Vers un nouvel affaiblissement du tissu industriel français
Au-delà de ces résultats, plusieurs signaux font craindre une séquence supplémentaire de désindustrialisation. En effet, alors que les PME-ETI sont les premières créatrices d’emplois dans les territoires, 12,5% des entreprises ont procédé à des licenciements liés à des difficultés économiques en 2022 et 23% en prévoient pour 2023, annonce la FEEF. 44% des entreprises prévoient des difficultés de trésorerie en 2023. 52% des dirigeants jugent l’accès aux financements difficile.
«Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Alors que la vitalité de l’emploi industriel est érigée en priorité politique, les seules entreprises à même de créer de tels emplois sont essorées. La tentation est forte de considérer que l’orage est en train de passer ; pourtant, les dirigeants de PME-ETI et leurs équipes continuent de subir les conséquences cumulatives de l’augmentation du coût des matières premières, agricoles comme industrielles, et des prix de l’énergie. Il est urgent de donner de l’oxygène et des marges de manœuvre aux PME-ETI des territoires en simplifiant les relations commerciales et en rendant aux PME-ETI la maîtrise de leur tarif de vente», explique Léonard Prunier, Président de la FEEF.