Si l’on en croit Guillaume Garot, le ministre délégué à l’Agroalimentaire, les offres de reprise du groupe Doux se seraient améliorées grâce à la pression exercée par le gouvernement et les acteurs sociaux : « Depuis trois semaines, l’Etat a pesé, a joué son rôle. Si nous en sommes là, avec des offres améliorées, c’est parce qu’il y a une vraie pression de l’Etat, de même que des acteurs sociaux (représentants du personnel et éleveurs) ».
Il a ajouté : « Vous comparerez les offres enrichies qui seront déposées devant le tribunal et les offres initiales. Il y a des différences importantes, en particulier sur le plan social ».
Sofiprotéol, notamment, remettra aujourd’hui une offre « améliorée », essentiellement en termes de sauvegardes d’emploi. A ce sujet, Guillaume Garot a indiqué : « nous avons insisté pour améliorer sensiblement le volet social de l’offre, tant en ce qui concerne les emplois industriels que les emplois agricoles ».
Le ministre a également rencontré Charles Doux, le PDG du groupe. Il raconte : « Il nous a présenté l’économie générale de son projet […]. Des éléments-clés méritent d’être précisés, en particulier sur le plan financier. Tout le reste en dépend, tant au plan social qu’industriel ».
Quoi qu’il en soit, la décision finale du choix du repreneur sera prise par le tribunal de commerce de Quimper, qui examinera les offres vendredi et devrait mettre sa décision en délibéré. « Une fois la solution choisie par le tribunal, l’Etat sera dans une logique du “donnant-donnant”, quelle que soit l’hypothèse retenue au final », a expliqué le ministre. « Sur le volet industriel, l’Etat pourra soutenir l’investissement s’il y a une réorientation du modèle de production dont on voit qu’il a atteint ses limites […]. Sur le volet social, il y aura un soutien de l’Etat en échange d’un engagement des opérateurs vers une nouvelle politique sociale, par exemple dans le domaine de la formation ou de la pénibilité ».
Les syndicats attendent tout de même au moins 1500 licenciements dans le groupe, qui emploie 3400 personnes et travaille avec 800 éleveurs. Au sein de l’usine Père Dodu de Quimper (29), une centaine de salariés sont entrés en grève lundi. Ils ont bloqué l’entrée de l’usine et ont manifesté sur un rond-point voisin, brandissant une banderole sur laquelle était inscrit « Non à la misère » !
Source : agro-media.fr avec AFP, France Info et Ouest France (Thibault Le Berre).