Suite à l’occupation vendredi dernier du site de Monbéqui (82) de Monsanto par des apiculteurs, ces derniers auraient obtenu une promesse d’interdiction du maïs Mon810.
Pour rappel, le Conseil d’Etat français a suspendu le 28 novembre 2011 deux arrêtés interdisant la vente et l’utilisation des semences de maïs génétiquement modifiées produites par Monsanto, Mon810. Il avait en effet considéré que le gouvernement n’était pas parvenu à prouver la situation d’urgence engendrée par l’autorisation de ces semences. Malgré que le président, Nicolas Sarkozy, ait réaffirmé dans un communiqué son opposition à l’autorisation d’une telle culture et que Nathalie Kosciusko-Morizet ait promis que la France déposerait une nouvelle clause de sauvegarde, les apiculteurs sont inquiets.
En effet, la période des semis approche, et toujours pas de clause de sauvegarde à l’horizon.
De fait, ils ont décidé de passer à l’action en occupant vendredi 6 janvier un site français de Monsanto. Une vingtaine d’entre eux s’est ainsi introduite sur le site de Monbéqui avec deux ruches et des enfumoirs. Ils ont alors téléphoné au ministère de l’Ecologie pour réclamer un arrêté « interdisant la vente et la culture du Mon810 » ainsi que l’interdiction de tous les OGM produisant du nectar ou du pollen susceptibles de polluer le miel, selon une dépêche de l’AFP.
Selon Guy Kastler, de la Confédération Paysanne, ils sont repartis après avoir obtenu des rendez-vous aux ministères de l’Agriculture et de l’Ecologie cette semaine. Olivier Belval, de l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF), aurait même affirmé qu’un représentant du préfet leur a garanti qu’une clause de sauvegarde serait bien prise avant le début des semis.
Les apiculteurs s’inquiètent en effet des conséquences de cultures OGM sur le territoire français : la contamination de leur miel par de telles cultures risquerait de le rendre impropre à la consommation humaine, selon une décision de la Cour de justice de l’Union européenne.
Cette filière, déjà menacée par d’autres facteurs comme le frelon asiatique, est de plus en plus mise en péril.