Deux découvertes majeures viennent remettre en cause l’alimentation supposée des hominidés. En effet, la plus ancienne preuve de consommation d’animaux aquatiques a été trouvée au Kenya, et des traces d’outils en pierre identifiées sur des os de mammifères remettraient en question le végétarisme de Lucy.
Des preuves de consommation de poissons vieilles de 1,95 millions d’années ont permis d’affirmer que le poisson entrait dans l’alimentation des hominidés de l’époque. En effet, sur le site FwJj20, au Kenya, des os ont été retrouvés empilés et portant des traces d’intervention humaine (traces de découpe ou de percussion pour extraire la moelle). Parmi eux, des ossements d’antilopes, d’hippopotames, de rhinocéros, de girafes, de porcs, d’éléphants, de chevaux, mais aussi, et cela est une première, de crocodiles, de tortues, de poisson-chat et d’un autre poisson non identifié. Les protéines issues d’animaux aquatiques auraient permis le développement et le grossissement du cerveau humain, de la même façon que celles issues de mammifères.
En Ethiopie, sur le site de Dikika, ce sont des bouts d’os fossilisés présentant des traces d’outil en pierre qui ont révolutionné le monde la paléoanthropologie. L’espèce de Lucy, présente en Afrique il y a 3,4 millions d’années, était jusque là considérée comme végétarienne. Ces traces, retrouvées sur une côte d’un ongulé de la taille d’une vache et sur le fémur d’un jeune bovidé, remettent donc en question cette hypothèse. Lucy serait donc carnivore ! Impossible de savoir par contre si ces hominidés étaient des chasseurs ou des charognards. Mais il s’agit bel et bien de la plus ancienne preuve d’utilisation d’outils en pierre et de consommation de viande par des hominidés.