Deux semaines après l’apparition du premier cas français d’ovins contaminés par le virus de Schmallenberg, 14 départements français sont touchés. La présence de ce mystérieux virus a été confirmée dans 50 exploitations ovines situées dans les départements 02, 10, 14, 52, 54, 55, 57, 59, 60, 62, 67, 76, 80 et 88. A chaque fois, des avortements et des malformations des agneaux ont été constatés.
La propagation est encore plus importante en Belgique où 80 exploitations sont touchées (75 ovines, 4 bovines et 1 caprine). L’Allemagne, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne sont aussi victimes de ce mal.
Pour rappel, ce virus ne se propage pas entre individus mais par le biais de moucherons du genre Clucoides, qui auraient piqué les animaux au cours de la période de gestation (pendant l’été et l’automne). Le génôme du virus de Schmallenberg a été décrypté et il a été rangé dans la famille des Orthobunyavirus, dans laquelle une trentaine de formes de virus seraient susceptibles d’infecter l’homme.
Alors, sommes-nous menacés ? Pour le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies, il est « improbable que ce nouvel Orthobunyavirus puisse causer des maladies chez l’homme, mais il est impossible d’exclure complètement cette hypothèse à ce niveau ». Rassurant…
Face à cette propagation effrénée, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, a saisi l’ANSES afin d’évaluer l’impact du virus sur les élevages. Un test sérologique de diagnostic et un vaccin sont également en cours d’élaboration.
Si aucune restriction ou réglementation n’a été mise en place au sein de l’Union européenne compte-tenu de l’absence de risque pour la santé publique et du faible risque de transmission, les pays tiers n’ont pas tardé à prendre des mesures contre l’UE. Ainsi, la Russie et l’Ukraine ont mis en place un embargo sur les bovins et les petits ruminants vivants, de même que leurs semences et embryons, avec des répercussions pour le Kazakhstan. Le Mexique a interdit les importations de matériel génétique des ruminants en provenance de l’UE alors que les Etats-Unis se sont limités à celui des bovins. Enfin, d’autres pays comme l’Argentine et la Chine ont demandé des informations à l’UE.
Pour l’instant, le virus n’a pas encore eu d’impact sur le marché de la viande bovine mais cette fermeture des frontières devrait entraîner un ralentissement des exportations d’animaux vivants. Pour Laurent Chupin d’Acti-Ouest, « on ne peut pas tirer de plan sur la comète, mais cela reste inquiétant pour cet été, si ce virus véhiculé par un moucheron continue sa progression en direction du sud. Pour le moment le bassin Charolais ne semble pas affecté. Espérons que le virus n’ait pas trop d’impact sur la filière viande qui commence tout juste à sortir la tête de l’eau, notamment grâce aux marchés de jeunes bovins vendus pour l’exportation vers les pays tiers. Le virus de Schmallenberg affecte en priorité les ovins, c’est particulièrement inquiétant pour cette filière qui souffre de crises à répétition ».
Source : agro-media.fr avec Agrisalon, Maxisciences, Futura-Sciences (Janlou Chaput) et Agriculteur Normand (S. Bourgeois).