Bénéficiant d’un contexte de crise peu favorable aux viandes plus chères, la consommation de volailles augmente de façon régulière (+4% l’année dernière), et cela malgré une exposition plus importante que d’autres filières à la flambée des matières premières. Et cette position de force autorise les industriels à passer plus facilement des hausses de tarifs auprès de la distribution. Et pourtant, alors que les entreprises françaises de la volaille sont toutes des leaders (Doux et Tilly Sabco à l’export, LDC et Gastronome sur le marché national), la production recule, entrainant une explosion des importations. La France est même déficitaire en termes d’échanges avec ses partenaires (de 132 600 tonnes en 2010, deux fois plus qu’en 2007). Deux facteurs à cela : tout d’abord, les clients « traditionnels » que sont l’Allemagne et le Royaume-Uni pour le poulet et la dinde de France ont entrepris des politiques de développement national, et, deuxième point, ils augmentent leurs achats aux pays tiers (Brésil, Thaïlande). Les accords de Marrakech qui ont bouclé en 1993 le cycle de négociations sur le commerce international sont jugés en partie responsables de cette situation par l’Itavi (Institut Technique de l’AVIculture). « La France, principal pays européen exportateur, a été la principale pénalisée. Elle a vu chuter de façon drastique ses volumes de production ». Aujourd’hui, le constat est sévère : le production a diminué de 20% sur les douze dernières années (atteignant 40% pour la dinde seule).