Sommaire
Bonne nouvelle pour l’agroalimentaire : entre 2013 et 2014, la production des industries alimentaires et de boissons (en volume) a progressé ! Elle s’est accrue de 0,5 %. Ce constat est vrai pour la France, mais également dans la majorité des pays européens. La production a été particulièrement dynamique au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, mais aussi en Espagne et en Italie.
Mais revenons à la France. Les signes positifs ne s’arrêtent pas là. Depuis le recul de 2009, le chiffre d’affaires du secteur n’a cessé de croître. Il a encore augmenté de 0,9 % entre 2013 et 2014. Une hausse néanmoins moindre, comparée aux 2,3 % de progression enregistrés entre 2012 et 2013. La consommation des ménages s’est elle aussi légèrement renforcée l’an passé.
IAA : une activité en hausse mais des perspectives mitigées
Selon les chefs d’entreprises (interrogés par l’Insee au quatrième trimestre), l’activité des IAA était en hausse en fin d’année 2014. Petit bémol : les carnets de commandes, émanant tant de France que de l’étranger, apparaissaient comme peu étoffés, rendant les perspectives de production pour le premier trimestre 2015 mitigées.
Cependant, certains indicateurs sont plutôt dans le rouge. La balance commerciale du secteur agroalimentaire s’est notamment dégradée. Elle est passée de 8,3 milliards d’euros en 2013, à 7,8 milliards en 2014, soit une chute de 6 %. Ceci est dû tant à la hausse de importations qu’au fléchissement des exportations.
La tendance des prix est elle aussi à la baisse. Une bonne nouvelle pour les consommateurs. Mais pas nécessairement pour les acteurs du secteur. Ce dernier a par ailleurs perdu 1 300 emplois l’an passé (- 0,2 % dans les IAA au sens large : produits alimentaires et boissons, tabac, artisanat de la charcuterie et de la boulangerie-pâtisserie).
Une filière boissons très dynamique
La filière des boissons a largement tiré le secteur vers le haut, avec un chiffre d’affaires en hausse de 2,9 %. Il a été porté à la fois par une hausse de prix (+3,2 %) et par une augmentation de la production de boissons. Elle s’est accrue de 3,7 % entre 2013 et 2014 (hors vin). Cette croissance s’explique en grande partie par la progression des boissons rafraîchissantes (+8 %). Ces dernières ont bénéficié à la fois du doux climat du printemps dernier et de l’effet « Coupe du monde de football », qui a dopé leur consommation. De plus, la production de bière s’est elle aussi accrue. Elle a gagné 16 % après avoir dégringolé de 7 % en 2013, en raison de la hausse des droits d’accises en début d’année, qui avait été anticipée dès la fin 2012.
Côté exportations, le vin a reculé en 2014, de 5 % environ, tout comme les boissons distillées, principalement à destination des pays tiers. Le champagne et le mousseux s’exportent pour leur part toujours aussi bien (+8 %).
Les produits laitiers profitent d’une hausse des prix
Les produits laitiers ont également poursuivi leur progression. De manière moins vive qu’en 2013 néanmoins, en termes de production. L’excédent commercial de la filière s’est maintenu, tandis que le chiffre d’affaires a gonflé de 4,4 %, sous l’effet des prix élevés.
Les produits de boulangerie, pâtisserie et pâtes alimentaires ont vu leur production croître de 1,9% après s’être rétractée de 3,3 % l’année précédente. Par contre, la filière a connu un déficit commercial.
D’autres filières au bilan mitigé
Le même cas de figure se présente pour les huiles et graisses végétales et animales : une hausse de la production (+8 %), en particulier concernant les huiles raffinées (+18 %), mais un déficit commercial. Celui-ci s’est néanmoins réduit par rapport à 2013. La production s’est également accrue pour les filières des produits du travail du grain et amylacés (+0,3 %), ainsi que pour les produits à base de fruits et légumes. Celle-ci a gagné 1 % entre 2013 et 2014, après deux années de baisse, grâce à une croissance de la production de préparations et conserves de légumes, en raison des conditions climatiques favorables à la production de légumes.
Toutes les filières n’ont cependant pas connu une hausse de production. Celle des préparations et conserves à base de poisson et produits de la pêche a décliné. Tout comme celle des aliments pour animaux, principalement les aliments pour animaux de ferme. Les « autres produits alimentaires » (c’est-à-dire les sucres, les chocolats, le café, les plats préparés, etc.) ont également reculé. Leur production a chuté de 2 %, en termes de production, et de 40 % pour ce qui est de la balance commerciale. La baisse du montant des exportations de sucre a joué un rôle important. Même la hausse de 8 % de la production de cacao, chocolat et produits de confiserie n’a pu compenser les autres indicateurs dans le rouge.
Une filière viande à la peine
Enfin, concernant la filière viande et produits à base de viande, elle apparaît toujours en difficulté. La production a baissé de 0,4 %. Une baisse tout de même moins importante que celle des années précédentes. A noter que la production est également repartie à la hausse au quatrième trimestre. La filière souffre toujours d’un déficit commercial conséquent. La baisse des abattages, et des exportations de volailles, liée à la suppression des restitutions à l’exportation, à partir de juillet 2013, a en effet été dure pour le secteur. L’export de volailles, en particulier à destination des pays du Moyen-Orient a ainsi beaucoup régressé. Mais peut-être la filière remontera-t-elle la pente en 2015.