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Produits laitiers qui restent frais plus longtemps, emballage qui change de couleur lorsque son contenu n’est plus frais, ou encore ouverture « facile » réellement facile : toutes ces innovations, et bien d’autres, seront présentées au CFAI de Rennes à partir du 11 février. Pour sa dix-huitième édition, le salon accueillera 15 000 visiteurs et 1 300 exposants.
CFIA : le salon met l’accent sur la formation et l’innovation
« Cette année, nous avons mis l’accent sur l’innovation mais aussi la formation, explique Sébastien Gillet, directeur du salon. L’agroalimentaire est à un tournant qu’il va falloir bien négocier et pour cela, il faut mettre les jeunes et l’innovation en avant, de façon à faire évoluer l’image parfois négative du secteur. » 750 jeunes, diplômés à bac+2 ont ainsi été invités à rencontrer exposants et DRH de grands groupes de l’agroalimentaire durant les trois jours du CFIA.
Mais au-delà des multiples conférences et animations organisées, le salon rennais est avant tout la plus grande vitrine de l’innovation agroalimentaire de France. « Cette année, deux grandes thématiques se dégagent, affirme Sébastien Gillet : la sécurité alimentaire, qu’il s’agisse de traçabilité ou de sécurité des hommes, dans les conditions de travail, ainsi que l’environnement et le durable.” Les entreprises les plus innovantes participent aux Trophées de l’innovation (voir plus bas).
R&D : les IAA n’investissent que 0.5 % de leur chiffre d’affaires dans l’innovation
Elles se distinguent ainsi de la majorité des entreprises du secteur, où la recherche et le développement demeurent relativement faible. Les entreprises consacrent en effet en moyenne 0,5 % de leur chiffre d’affaires à la R&D et 1,8 % de leur valeur ajoutée. Dans l’industrie automobile et pharmaceutique, cet investissement atteint 15 % à 20 % du chiffre d’affaires. Ces deux secteurs concentrent également 10 % des dépôts de brevets au niveau européen, contre 2 % pour les produits alimentaire et les boissons.
Pour ce qui est des entreprises qui misent sur l’innovation, elles ont tendance à investir davantage dans les innovations de process plutôt que de produits, et à préférer les modifications ou améliorations de produits ou concepts, plutôt les innovations de rupture. Mais ce phénomène est loin d’être inexplicable : les entreprises françaises ont des marges trop faibles et une taille insuffisante (le secteur compte 95 % de PME).
Trophées de l’innovation : un coup de pouce non négligeable
Le CFIA attire au contraire les entreprises innovantes. Les Trophées de l’innovation représentent un coup de pouce non négligeable pour ces produits. En témoigne Aude Thierry, en charge de la communication et du marketing chez Avery Dennison, entreprise lauréate en 2013 dans la catégorie Emballages et Conditionnement : « Cette distinction a réellement stimulé la prospection, les projets et surtout les ventes », une belle récompense pour un produit qui aura nécessité une dizaine d’années de développement. Avery Dennison a en effet mis au point une imprimante dotée d’une technologie dite LightSmart. Elle permet d’imprimer des étiquettes sans support siliconé et sans partie adhésive, générant ainsi des économies de papiers, donc de coûts et une plus grande flexibilité dans le choix de la taille d’impression.
Si le sésame de l’innovation permet sans aucun doute de faire connaître son produit, il n’entraîne cependant pas automatiquement une explosion des ventes. L’entreprise Decagon Devices était lauréate l’an passé dans la catégorie Qualité, Hygiène, Service avec l’AlphaLab VSA : un analyseur de sorption d’humidité combinant génération d’isothermes dynamiques et statiques. Cette année, l’entreprise – qui consacre 50 % de son budget à la R&D – revient au salon avec un nouvel appareil, la TrueDry, encore en version bêta, qui calcule la teneur en humidité via l’analyse de l’activité de l’eau, processus qui permet une mesure beaucoup plus précise.
“L’innovation requiert de la pédagogie”
Pourtant, concède Laurent Jubault, directeur France de Decagon, « les salons, trophées ou pas, ne nous apportent pas de ventes supplémentaires, car le processus d’achat pour nos produits est très long, souvent de plusieurs mois. » Pour cette entreprise « profondément ancrée dans l’innovation », les salons sont avant tout l’occasion de faire preuve de pédagogie. « Ils nous faut expliquer aux industriels comment marchent nos machines et surtout ce qu’elles peuvent leur apporter, explique Laurent Jubault. Il faut leur montrer que notre innovation peut leur permettre d’innover à leur tour en améliorant leurs performances ou leur productivité. » Productivité accrue et baisse des coûts sont d’ailleurs les mots d’ordre en période de crise. Les innovations allant dans ce sens rencontreront donc certainement un certain succès.
Cette année, les Trophées de l’innovation vont donc récompenser une entreprise dans chacune des quatre catégories : Ingrédients et PAI, Qualité hygiène et services, Equipements et procédés, Emballages et conditionnement.
LES NOMINES DES TROPHEES DE L’INNOVATION 2014 :
Découvez les lauréats des trophées de l’innovation.
Ingrédients et PAI
FreshQ de Chr. Hansen : Grâce à ce concept, les produits laitiers se conservent plus longtemps : des micro-organismes naturels viennent inhiber la formation de moisissure et levure, retardant ainsi la fermentation du produit.
Colorant carmin pour charcuterie de DianaFood : La pression des consommateurs et des distributeurs pour un retrait du carmin dans les applications alimentaires se fait de plus en plus forte (issu d’un insecte, allergène, ni Casher ni Halal), en particulier dans le secteur de la charcuterie et viande « processée ». Diana propose une alternative naturelle et clean label au carmin : une solution à base de betterave.
Substitut de crème laitière DUO de Friesland Campina : Les produits DUO sont des émulsions à base de matière grasse laitière et de matière grasse végétale sans huile de palme, qui permettent d’améliorer les qualités nutritionnelles des aliments en augmentant la proportion de lipides insaturées, tout en restant stable à la cuisson.
Qualité, hygiène et services
Pocket Clean d’Alphatech : Cette machine permet de désinfecter, avant ouverture, les enveloppes et contenants (moules, poches plastiques, boîtes de conserve…) de produits alimentaires qui peuvent être contaminés par des germes tels la listeria ou la salmonelle. La désinfection, jusqu’alors assurée par immersion dans un bain d’eau très chaude contenant des produits chimiques désinfectants est ici effectuée avec de l’ozone.
Auto-contrôle en ligne des machines de thermoscellage de Luceo : Ce système électro-optique permet de détecter en temps réel les défauts générés par une thermofugeuse, en radiographiant complètement les soudures des emballages. Il évite ainsi les contrôles statistiques et destructifs faits en aval de la machine.
Fluoralys de Spectralys Innovation : Des opérations telles que la cuisson, la friture ou la torréfaction transforment la couleur, la texture et les arômes des produits pour les rendre plus appétissants, mais modifient le profil nutritionnel et entraînent l’apparition de composés indésirables. L’analyseur Fluoralys utilise la technologie de la fluorescence, sensible à la modification des produits au cours des traitements thermiques pour contrôler la qualité des produits finis.
Équipements et procédés
Optibox de Boccard : Ce système permet d’optimiser les paramètres de nettoyage des équipements process. Il enregistre et traitement en continue les paramètres de nettoyage en place (NEP). Il comptabilise la consommation d’eau, d’énergie et de produits chimiques grâce à des capteurs optiques dans un objectif d’économie et aide ainsi au management opérationnel de l’installation et à son amélioration continue.
Wave Handling de Festo : Ce convoyeur pneumatique permet de transporter et trier simultanément. Il est constitué de nombreux modules à soufflets qui déforment la surface, créant un mouvement de vague qui transporte les objets de manière ciblée. Le WaveHandling peut être situé au centre d’un système de convoyage pour répartir les produits aux convoyeurs suivants, à gauche ou à droite.
Eco-Icepush de GEA Process Engineering : Le système s’appuie sur une technologie de pousse à l’obus de glace semi-solide qui a la capacité d’atteindre chaque partie de l’installation, même en cas de géométrie complexe. Cette solution est une alternative à la pousse à l’eau qui génère de grandes quantités d’effluents, ou à la pousse à l’obus rigide qui peut engendrer des risques de blocages de l’obus dans les tuyauteries.
Emballages et conditionnements
Adept SoftPIC de Adept Technology France : Faits de silicone alimentaire souple capable de prendre la forme du produit ou de l’emballage, les préhenseurs Adept SoftPIC saississent le produit et l’englobe. Ils allient les avantages des pinces et des ventouses. Ils permettent de manipuler à hautes cadences des produits de formes variées en assurant une grande précision.
Pigments intelligents sur film plastique d’Anéolia : L’entreprise a développé un indicateur de fraîcheur pour les produits alimentaires. Les pigments utilisés pour former les indicateurs sur l’emballage sont réactifs à certaines expositions (gaz, ultra-violets, température,…). La pigement prennent la forme d’une pastille/minuteur permettant au consommateur de déclencher à l’ouverture du paquet une indication équivalente à la DLUO.
TAB-Tray d’Europlastiques : Ce système veut révolutionner l’ouverture facile. Pour faciliter la préhension de l’opercule, un grand anneau est inséré dans le rebord de la barquette. L’anneau TAB-Tray est suffisamment grand et en évidence pour qu’on puisse l’attraper et retirer le film, même pour les seniors qui pourrait connaître des déficiences motrices ou visuelles. Les Barquettes Nomades avec Anneau (BNA) sont pasteurisables et passent au four à micro-onde.