La semaine prochaine, à Agen, se déroule le salon Agro Sud Industrie du 27 au 29 Septembre. Agro-media.fr est le partenaire média principal du salon, deuxième édition d’un événement qui souhaite devenir une référence à l’échelle régionale. A ce titre nous vous proposons en exclusivité une interview de M. Jean-Didier Leblond, directeur de Pro Sud Expo, société organisatrice de cet événement. L’occasion pour nous d’aborder les points clés de ce salon, les nouveautés de cette deuxième édition et l’avenir de cet événement.
- Agro-media.fr : Bonjour M. Leblond, vous êtes le directeur de Pro Sud Expo, la société organisatrice du salon Agro Sud Industrie d’Agen. Est-ce que vous pouvez nous décrire cet événement ?
Agro Sud Industrie c’est le rendez-vous des équipementiers de l’agroalimentaire du Sud-ouest. Ce salon s’adresse à toutes les IAA des 23 départements de cette zone. C’est un rendez-vous qui est inédit, il s’agit de la deuxième édition mais nous sommes les pionniers dans ce domaine, sur cette zone. C’est un espace de rencontre qui plait beaucoup, près de 7 000 invitations ont été demandées, il y a donc un enthousiasme et un réel intérêt à mettre en place un tel événement sur cette zone.
- Agro-media.fr : Pourquoi les IAA ont-elles besoin de tels rendez-vous ?
Aujourd’hui les contraintes de temps dans les entreprises n’ont jamais été aussi importantes. Cela permet donc pour une entreprise d’avoir un rendez-vous de la qualité d’un événement national, certes dans des dimensions plus réduites, à 3h de route maximum. De plus cet événement est en adéquation avec les contraintes du marché à savoir la proximité, la réactivité et une rentabilité directe de son stand. Pour un exposant venir sur ASI c’est explorer une terre inconnue ou peu connue mais c’est aussi profiter d’un aspect proximité et jouer sur un aspect convivialité.
- Agro-media.fr : Combien de visiteurs et d’exposants sont attendus au cours de ces trois jours ?
Environ 265 exposants sont attendus, tous les halls sont pleins on pourra donc difficilement faire mieux la prochaine fois. En ce qui concerne les visiteurs on attend entre 4 000 et 5 000 visiteurs, ce qui en proportion est meilleur que la plupart des salons du secteur.
- Agro-media.fr : Est-ce que les visiteurs d’ASI viennent de tous les secteurs de l’agroalimentaire ou une spécificité se dessine-t-elle ?
Les visiteurs sont le reflet des industries de la région. Ainsi, la salaison, les produits carnés, les plats cuisinés, la conserverie, les laiteries et fromageries sont les secteurs les plus représentés. Nos visiteurs sont à l’image du Sud-ouest aussi bien en termes de diversité d’activités que de dimensions d’entreprise. On a ainsi un nombre important de PME qui représente une majorité du tissu économique local.
- Agro-media.fr : C’est donc la deuxième édition du salon, quelles sont les évolutions majeures ?
En effet c’est la deuxième édition, la première a eu lieu à Tarbes en 2009, où il y a eu près de 2 500 visiteurs. Pour un événement aussi jeune et pas encore ancré dans les mentalités, c’est un succès. D’autant plus qu’il n’y avait que 125 exposants, cette année ils seront 265 voire 270. C’est un événement qui commence à prendre une ampleur importante et qui a toute sa place au sein d’une région possédant un potentiel important et constitué d’une myriade de PME pas forcément bien connues. Dans le Sud-ouest il y a un tissu agroalimentaire assez spécifique, éparpillé, dispersé. Pour un commercial qui arpente ce secteur c’est assez compliqué de voir beaucoup de clients assez rapidement. L’intérêt du salon est de servir de catalyseur et de rassembler sur 3 jours un maximum de contacts.
La principale évolution c’est l’espace de démonstration avec une zone consacrée à la restauration collective, le CARHE, avec des démonstrations de cuisine notamment.
L’autre évolution cette année s’est déroulée au sein de PSE. Nous avons mis en place le démarchage des visiteurs, pour essayer d’aller au plus près de la prise de connaissance de l’événement. Pour cela, nous avons embauché deux personnes à l’année pour réaliser ce travail. C’est très porteur et cela nous permet de cibler de la manière la plus fine possible les entreprises pour que l’information sur l’événement soit diffusée partout. Nous avons aussi noué des partenariats avec des organismes, notamment institutionnels, tels que les instituts de formation, la Chambre de Commerce et d’Industrie,…
- Agro-media.fr : Pour cette édition, vous couplez ASI au Carhé, un salon porté sur l’hôtellerie et la restauration, pourquoi ce mélange entre industries agroalimentaires et métiers de bouche ?
C’est un secteur d’activité qui n’est pas très éloigné de celui de l’agroalimentaire, les fournisseurs travaillent souvent dans les deux professions. Les métiers de bouche se sont un petit peu appropriés le dernier salon Agro Sud Industrie faute d’événement leur correspondant plus. On s’est alors aperçu qu’il y avait un potentiel important mais qui n’était pas forcément exploité. Forts de nos visiteurs de la première édition qui étaient en partie des traiteurs, des bouchers et des restaurateurs, cette année, nous avons ouvert le Carhé, pour lancer à terme un événement indépendant en 2013. Donc deux salons se dérouleront à Agen au cours de l’année 2013.
- Agro-media.fr : Ces deux salons se dérouleront-ils en même temps pour créer une synergie ?
Non, ils seront indépendants, à des dates différentes. Des dates sont à l’étude en ce moment, ce serait au début de l’année 2013, le salon ASI resterait, quant à lui, fin septembre.
- Agro-media.fr : Cet événement jouera t-il toujours la carte du Sud-ouest voire du Sud en général ?
Oui, tout à fait, encore plus local même, puisque cette manifestation draine un public dans l’ensemble plus local. On est autour de 60 à 70% de visiteurs issus du département de la manifestation ou des départements limitrophes.
- Agro-media.fr : Entre le SIAL, les différents CFIA (Rennes, Metz et Maroc) et ASI, n’avez-vous pas peur que la multiplication de ces rendez-vous les rende marginaux pour les entreprises ?
Devant le succès de l’édition précédente à Tarbes et l’enthousiasme avec lequel on a pu recommercialiser le salon ASI Agen auprès des exposants, il y a un réel intérêt pour un événement professionnel de proximité. Les gens qui viennent du Sud-ouest ou du Sud-est, ne se déplacent pas ou très peu dans les événements nationaux ou les événements conséquents tels que le CFIA de Rennes qui restent malgré tout éloignés. Cela montre bien tout l’intérêt de notre manifestation.
- Agro-media.fr : Concernant le futur de Pro Sud Expo on voit que le SIAL s’exporte au Canada, en Chine, le CFIA au Maroc, PSE prévoit-elle, aussi, l’exportation de ses salons à l’international ?
Je suis d’un naturel prudent. On fonctionne avec un salon que l’on exporte à Valence, ce qui est déjà bien. On a beaucoup d’inscriptions définitives, c’est un salon qui ressemblera, dans le format, à celui d’Agen avec la volonté d’aller chercher des visiteurs, des unités de production qui soient locales aux quatre régions dont Valence est l’épicentre. Dans un rayon de 3h de route on peut toucher les 4 régions principales du Sud-est.
Alors qu’à Agen on ne peut rayonner que dans deux régions, l’Aquitaine et le Midi-Pyrénées, dans le Sud-est on touche plus de régions avec une plus grande diversité d’activités et un gros bassin d’unités de production conséquentes. Nous avons noué un partenariat très fort avec les institutionnels locaux, la communauté d’agglomération Valence sud, le conseil général, le conseil régional notamment et l’on est en train de mettre en place une synergie très importante avec ces gens. Cela nous permet d’avoir accès à des informations très intéressantes pour nos exposants, quant à l’installation de nouvelles sociétés ou l’agrandissement de sociétés existantes. Nous rencontrons beaucoup d’acteurs majeurs dans cette région qui nous permettront à terme d’avoir des contacts privilégiés avec les acteurs de ce bassin.
Nous avons affaire à des gens d’une ouverture d’esprit sans précédent qui ont accueilli cette manifestation à bras ouverts. A cela s’ajoute une complémentarité avec le salon Tech & Bio, qui est plutôt en amont de la filière, orienté agriculture biologique. Il s’agit d’un événement d’une ampleur extraordinaire, qui est à sa troisième édition et qui sera en alternance avec le notre. Ce qui permettra d’avoir une année le domaine agricole et une année le domaine agroalimentaire. Cet événement est très attendu, d’ailleurs je me rends à Valence une fois par mois pour véhiculer l’information, réfléchir à l’orientation et au cheminement en allant toujours dans la logique de la filière.
- Agro-media.fr : Un dernier mot peut être ?
Nous espérons forcément beaucoup de bonnes choses pour ce salon d’Agen, qui sera normalement le déclencheur d’Agro Sud Industrie pour tout le Sud. Normalement Agro Sud Industrie devrait occuper tout le Sud de la France. Vous me parliez précédemment du CFIA, on peut confirmer qu’ils occupent le nord de la France. Nous nous partageons un petit peu le territoire, mais c’est légitime puisque nous avons tous deux des unités de production dans nos régions respectives. De plus, les infrastructures routières ou ferroviaires ne permettent pas toujours des déplacements aisés. Il n’est ainsi pas forcément évident d’aller au CFIA de Rennes au départ de Marseille.
Nous remercions M. LEBLOND pour avoir répondu à nos questions.
Propos recueillis par Julien MASSONNAT.