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En décembre 2021, l’excédent des échanges agroalimentaires atteint 596 millions d’euros, en augmentation de 29 millions par rapport à décembre 2020, révèle la dernière pubication de l’Agreste, service de la statistique agricole du gouvernement.
Sur l’ensemble de l’année 2021, sur fond de forte reprise des échanges agroalimentaires, l’excédent français atteint près de 8,2 milliards d’euros, en hausse de 2 milliards par rapport à une année 2020 fortement impactée par la pandémie de Covid-19 et les taxes américaines sur les importations de vins français.
«Ce niveau de l’excédent en 2021, supérieur de 1,7 milliard d’euros à la moyenne 2016-2020, est le plus élevé depuis 2015. L’excédent des produits transformés (7,3 milliards d’euros) augmente de 2,6 milliards sur un an du fait de la hausse plus marquée des exportations que celle des importations. La baisse de 0,6 milliard de l’excédent des produits bruts (0,8 milliard) par rapport à 2020 résulte, à l’inverse, d’une hausse des importations supérieure à celle des exportations», constate l’Agreste qui explique que géographiquement, l’amélioration des échanges avec l’UE contribue pour près des trois quarts à la progression de l’excédent global sur un an mais cette contribution diminue à 30% si l’on compare l’excédent de 2021 à la moyenne 2016-2020.
En 2021, fort rebond de l’excédent agroalimentaire français après une année 2020 difficile
En 2021, l’excédent commercial agroalimentaire atteint près de 8,2 milliards d’euros, en hausse de 2 milliards d’euros par rapport à 2020. Ce rebond est la conséquence d’une hausse marquée des exportations (+ 7,8 milliards soit + 13 % en valeur), supérieure à celle des importations (+ 5,8 milliard soit + 10 %).
Avec les pays tiers, l’excédent s’établit à près de 10,3 milliards d’euros, en hausse de 0,6 milliard par rapport à 2020 et de 1,2 milliard par rapport à la moyenne 2016-2020. Les exportations progressent de 3,3 milliards d’euros sur un an (+ 11 %) principalement du fait de l’augmentation des ventes de vins et spiritueux (+ 2,8 milliard) notamment vers les Etats-Unis, après une année 2020 marquée par les taxes à l’importation sur les vins tranquilles en bouteille français.
Le contexte sanitaire, avec la fermeture quasiment simultanée dans de nombreux pays du monde des restaurants et débits de boissons, avait également beaucoup pesé sur ces ventes en 2020. Les importations augmentent de 2,7 milliards d’euros par rapport à 2020 (+ 14 %). Pour plus des deux tiers, cette évolution résulte des produits transformés avec notamment une hausse des achats de viandes et autres produits de l’abattage, cette filière ayant été particulièrement pénalisée en 2020 par la fermeture de la restauration hors domicile. En ce qui concerne les produits bruts, la hausse est portée par l’augmentation des achats de produits de la pêche et de l’aquaculture principalement en provenance du Royaume-Uni. Au total, l’excédent commercial en produits transformés augmente de 1,6 milliard par rapport à 2020. A l’inverse le déficit des échanges de produits bruts se creuse de 1,1 milliard d’euros sur un an.
Toujours selon les données de l’Agreste, avec l’Union européenne, le déficit commercial atteint 2,1 milliards d’euros en 2021. Il se réduit de 1,4 milliard par rapport à 2020 et de 0,5 milliard par rapport à la moyenne 2016-2020 du fait d’une augmentation des exportations supérieure à celle des importations. La hausse de la valeur des importations (+ 3,1 milliards soit + 8 % sur un an) résulte pour les trois quarts des produits transformés à travers des achats accrus de viandes mais aussi de produits laitiers, d’huiles et de graisses ou encore d’autres produits alimentaires. La croissance des exportations (+ 4,5 milliards soit + 14 % sur un an) concerne en priorité (pour presque les trois quarts) les produits transformés avec, là aussi, les viandes et autres produits de l’abattage ou encore les vins.
Produits agricoles : La hausse des importations et recul des exportations pèsent sur l’excédent en 2021
En 2021, l’excédent des échanges de produits agricoles bruts atteint 0,8 milliard d’euros et recule de 0,6 milliard d’euros par rapport à 2020, exclusivement du fait de la dégradation du déficit commercial avec les pays tiers (- 2,4 milliards d’euros contre – 1,3 milliard un an auparavant).
Les exportations (16,5 milliards d’euros) progressent de près de 1,1 milliard d’euros (+ 7 % par rapport à 2020). Après le repli enregistré en 2020, les exportations des produits de la pêche et de l’aquaculture gagnent 0,3 milliard d’euros. Les ventes de graines oléagineuses (principalement les graines de colza) et de céréales (orge et maïs) augmentent respectivement de 0,3 et 0,2 milliard sur un an, favorisées par l’augmentation des volumes disponibles à l’exportation lors du second semestre pour les céréales mais sur- tout par la croissance des prix moyens à l’exportation (+15%pour le maïs,+22% pour les orges et+27% pour le colza), dans un contexte de forte demande en céréales et de hausse des prix du complexe oléagineux. On constate également une augmentation des exportations de légumes frais (+ 2 %) contrairement à celles de fruits frais (- 2 %) pénalisées par une offre hexagonale moindre en pommes.
Les importations (un peu moins de 15,7 milliards d’euros) croissent de 1,7 milliard d’euros (+ 12 % par rapport à 2020), en lien notamment avec la hausse des achats de produits de la pêche et de l’aquaculture mais aussi de graines de colza et de fruits (respectivement + 0,6, + 0,2 et + 0,2 milliard d’euros). «La consommation de poisson frais est repartie à la hausse en 2021 après l’effondrement lié au premier confinement de 2020. Les achats de pommes, de fraises et de cerises ont augmenté pour compenser la faiblesse de l’offre française. Il en va de même pour les importations de colza», analyse l’Agreste.
Produits agricoles transformés : Un excédent au plus haut depuis 2012
L’excédent des échanges de produits transformés atteint 7,3 milliards d’euros en 2021 (hausse de 2,6 milliards d’euros sur un an), niveau le plus élevé depuis 2012. L’augmentation de l’excédent commercial avec les pays tiers représente plus de 60 % de la hausse globale.
Les exportations (53,3 milliards d’euros) progressent de 6,7 milliards d’euros par rapport à 2020 (+ 15 %) avec la hausse sensible des ventes de vins et spiri- tueux (+ 3,5 milliards d’euros soit + 28 %) principale- ment à destination des Etats-Unis (+ 1 milliard d’euros sur un an), de la Chine et de Singapour (respective- ment + 0,5 et + 0,3 milliard) mais aussi du Royaume- Uni (+ 0,3 milliard). Seules les exportations de viande porcine, avec le recul de la demande chinoise, et de sucre, avec la faiblesse des disponibilités à l’export, diminuent. La valeur des importations (46 milliards d’euros) augmente de 4,1 milliards d’euros sur un an (+ 10 %). Tous les produits transformés sont concernés excepté la viande porcine dans un contexte de baisse des prix et les produits issus du tabac.
Pour rappel
En novembre 2021, l’excédent commercial agroalimentaire est proche des 1,2 milliard d’euros, soit une augmentation de 237 millions d’euros par rapport à novembre 2020, résultant d’une forte croissance des exportations (+ 1,1 milliard d’euros soit + 21 %) plus importante que celle des importations (+ 883 millions soit + 19 %).
Avec les pays tiers, l’excédent s’établit à 871 millions d’euros, en baisse de 155 millions par rapport à no- vembre 2020 car pénalisé par la hausse des importations (+ 382 millions d’euros sur un an soit + 24 %). Celle-ci concerne pour près de 80 % les produits transformés (+ 300 millions) notamment à travers les prépa- rations à base de produits de la pêche et de l’aquaculture mais aussi la viande et les autres produits de l’abattage (principalement de la viande de mouton et de la viande bovine importées du Royaume- Uni). Parallèlement, les exportations augmentent mais dans une moindre mesure (+ 227 millions sur un an soit + 9 %). Cette hausse concerne en premier lieu les produits bruts (+ 136 millions) en lien principalement avec des ventes de blé tendre qui progressent sur un an. La hausse des exportations de produits transformés repose pour sa part essentiellement sur les ventes de vins vers les Etats-Unis et de produits laitiers (lactosérum, poudre de lait). Au total, le déficit commercial en produits bruts se réduit de 55 millions alors que l’excédent des échanges de produits trans- formés diminue de 210 millions d’euros sur un an. Avec l’Union européenne, le solde commercial devient excédentaire à 280 millions d’euros, en augmentation de 392 millions sur un an du fait de la hausse des exportations (+ 894 millions soit + 32 %) supérieure à celle des importations (+ 502 millions soit + 17 %). La hausse des exportations concerne pour plus de 60 % les produits transformés et repose principalement sur les ventes de viande et autres produits de l’abattage mais aussi sur celles d’huiles et de corps gras. La hausse des ventes de produits bruts concerne pour sa part surtout les céréales (blé tendre, maïs et, dans une moindre mesure, orge). La croissance des importations concerne pour plus des trois quarts les produits transformés à travers, entre autres, les achats de viande et autres produits de l’abattage mais aussi de produits laitiers (beurre d’Irlande et des Pays-Bas et fromages d’Italie notamment).
L’excédent des échanges de produits transformés atteint 834 millions d’euros en novembre 2021 (-38 millions d’euros par rapport à novembre 2020). Sur un an, la baisse de l’excédent commercial concerne exclusivement les échanges avec les pays tiers (- 210 millions d’euros). Les exportations (4,9 milliards d’euros) progressent de 653 millions d’euros sur un an (+ 15 %). Les ventes de vins augmentent encore de 106 millions d’euros du fait de la demande en provenance des Etats-Unis et, dans une moindre mesure, du Japon. De même les exportations de viande et autres produits de l’abattage (réexportation de viande de mouton en provenance du Royaume-Uni, viande bovine) bénéficient d’une de- mande soutenue (notamment au niveau européen) et progressent de 86 millions, tout comme les ventes de produits laitiers et celles d’huiles et de corps gras (principalement de l’huile de tournesol) qui croissent respectivement de 85 et 82 millions sur un an. La valeur des importations (4,1 milliards d’euros) augmente de 691 millions d’euros sur un an (+ 20 %). Les achats de la quasi-totalité des produits transformés apparaissent en hausse mais ceux de viande et autres produits de l’abattage augmentent plus particulièrement (+ 194 millions d’euros) principalement avec les achats de viande bovine, de viande de volaille et de viande de mouton dans un contexte d’offre limitée et de hausse des cours. Il en va de même pour les importations de produits laitiers (beurre et fromages), de préparations à base de produits de la pêche et des autres produits alimentaires (chocolat et confiseries notamment) qui croissent respectivement de 88, 87 et 82 millions d’euros.
(Source : Agreste)