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Avec 5000 exploitations supplémentaires en 2018, on compte aujourd’hui un total de 41 600 fermes engagées en agriculture biologique, soit près de 9,5% des exploitations de notre pays. La production bio française a doublé en 5 ans : c’est la plus forte progression jamais enregistrée affirme l’Agence BIO.
«La consommation bio a le vent en poupe», affirme ainsi l’Agence Bio qui a présenté les chiffres 2018 du secteur. Selon cette dernière, plus de la moitié des Français (57%) déclare avoir modifié ses comportements alimentaires et culinaires, en 2018.
D’ailleurs, parallèlement au développement des entreprises Bio, les grands groupes réagissent face à cette tendance de fond du bio, en se positionnant avec force sur ce marché, faisant évoluer leurs produits et gammes.
Par exemple, devant le succès de ses deux premières recettes lancées en 2018, Caffè Latte Classico et Caffè Latte Cappuccino, Lactel a enrichi sa gamme avec son Choco Latte Bio aux ingrédients issus de l’agriculture biologique. Pour les enfants, Lactel propose désormais du lait aromatisé avec Lactel Max Bio. Une recette à base de lait français Bio et contenant 30 % de sucre en moins que les autres laits aromatisés du marché.
Déjà présent en 4ème gamme avec une offre Bio, Bonduelle a lancé cette année une nouvelle offre de références Bio 100% Français aux rayons légumes en conserves et légumes surgelés. En effet, Bonduelle s’est engagé à lancer toujours plus de produits issus de l’agriculture biologique tout en favorisant l’origine France.
Côté boissons, depuis 2010, Vaïvaï offre aux consommateurs une alternative qui se veut saine et naturelle aux boissons souvent trop sucrées et acides. La marque propose de découvrir l’eau de Coco jeune 100% pur jus est sans sucres ajoutés, sans colorants ni conservateurs. Elle est désormais certifiée biologique et vegan.
Contrex Green, de son côté, se veut être la «première boisson Bio qui allie infusion de Maté et eau minérale naturelle». Contrex Green est composée d’eau minérale naturelle Contrex, de Maté Bio infusé, d’une pointe de sucre de canne Bio et d’arômes naturels.
En 2018, la consommation de vin Bio a quant à elle, augmenté de 18% en volume et de 23% en valeur par rapport à 2017. 10% du vignoble français est aujourd’hui cultivé en agriculture biologique (AB) et les vins BIO représentent 8,3 % des ventes, tous circuits de distribution confondus, contre 3,8 % en 2017.
À ce jour le bilan de ces démarches est le suivant : la viticulture biologique concerne 203 caves coopératives sur 620 soit 33% des
caves qui produisent une part de produits bio (plus rarement certaines caves coopératives sont aujourd’hui à 100 % en agriculture biologique) : en particulier la région Occitanie est à ce jour la première région de production biologique de France. Et les exemples de ce type sont nombreux !
Le bio conjugue l’avenir
En ce qui concerne l’alimentation, la question clef est celle de la modification de la culture alimentaire, explique-t-elle. «Voilà pourquoi nous accordons une attention particulière aux choix opérés par les plus jeunes : ils préfigurent l’avenir. Lorsqu’on interroge cette génération sur les raisons qui l’amènent à consommer des produits alimentaires biologiques, deux items ressortent plus que pour leurs aînés : Le bien-être animal : 37% vs 28% pour l’ensemble de la population. Des raisons éthiques et/ou sociales : 32% vs 25% pour l’ensemble
On ne saurait mieux témoigner de l’inscription de l’agriculture bio dans un imaginaire de responsabilité sociale. Les esprits changent».
Cela conforte la démarche de l’Agence BIO qui entend poursuivre son travail pour accompagner les efforts pédagogiques entrepris pour promouvoir et installer une culture bio, voire un réflexe bio.
27% des jeunes ont l’intention d’augmenter leur consommation
Sensible au bio, la génération des 18-24 ans est aussi celle du passage à l’acte. Elle a conscience de la nécessité de consommer autrement, de manière plus éthique, responsable et durable notamment pour ce qui concerne la valeur du produit. 27% des jeunes ont l’intention d’augmenter leur consommation dans les 6 prochains mois. Les plus jeunes, à rebours du reste de la population qui est majoritairement hostile à cette idée, trouvent normal de payer davantage pour des produits bio.
Pour 47% des 18-24, il est normal de payer plus cher un produit alimentaire bio qu’un produit qui ne l’est pas. «Une fracture générationnelle est nette et dit peut-être beaucoup sur une génération plus attachée au pouvoir de vivre au sens large qu’au pouvoir d’achat au sens strict» analyse l’Agence BIO qui a mené une étude d’une ampleur inédite : «2 000 répondants ont permis de réaliser un portrait fidèle et contrasté des aspirations et pratiques consommatoires en matière de bio, y compris en permettant de distinguer parfois les disparités régionales. Nous avons identifié sept familles, sept typologies de consommateurs qui ont chacune leurs centres d’intérêts, leurs préoccupations et constituent la mosaïque des rapports des publics au bio». Selon l’Agence BIO, cette nouvelle étude montre que «nous avons raison depuis toujours de croire aux vertus de la pédagogie, de l’écoute et de l’échange. En matière de bio la France bouge. Et elle bouge dans le bon sens».
Une nouvelle génération bio émergeante
Les agriculteurs le savent, une nouvelle génération bio est en train d’émerger. Ils n’ont jamais été aussi nombreux à passer au bio, plus de 6 200 en 2018.
«Depuis ces cinq dernières années, le marché des produits alimentaires biologiques progresse, avec des habitudes et des modes de consommation qui tendent à changer radicalement. En 2018, ce constat se fait particulièrement ressentir auprès des plus jeunes, les 18-24 ans, la génération Z.
Cette nouvelle génération de consommateurs est née dans une société plus sensible au respect de l’environnement et à l’écologie, où le bio est omniprésent que ce soit dans les médias ou dans les points de vente.
Très connectés, les jeunes ont une perception et des attentes en matière de bio quelque peu différentes de leurs aînés» souligne l’Agence.
L’arrivée de nouveaux consommateurs booste le marché Bio
2018 a enregistré une forte progression de la part des nouveaux consommateurs réguliers, c’est-à-dire des personnes qui consomment au moins une fois par mois des produits alimentaires biologiques depuis moins d’un an : +17% versus 9% en 2017. Ces «nouveaux» consommateurs sont sur-représentés par les jeunes de 18-24 ans à 27%, les catégories socio-professionnelles les moins aisées (20% auprès des CSP- et 19% auprès des inactifs), ainsi que les femmes (19%).
En 2018, l’évolution de la consommation des produits issus de l’agriculture biologique est marquée à la fois par une stagnation de la consommation régulière (au moins une fois par mois), un recul de la consommation journalière et l’arrivée de nouveaux consommateurs, notamment issus de la génération Z, constate l’étude. «Quelle que soit la fréquence, on constate qu’en termes de produits, ce sont ceux qui sont disponibles de longue date en magasins qui composent le panier moyen, réalisé très majoritairement en GMS.
Quant aux attentes en termes de lieux de distribution hors domicile, elles restent toujours très fortes, notamment en restauration scolaire, sujet au cœur de l’actualité du dernier trimestre 2018. Cette consommation est liée à de véritables changements de comportements alimentaires des Français» explique l’Agence BIO.
En 2018, près de 9 Français sur 10 déclarent avoir consommé des produits biologiques
Ainsi, la part de consommateurs « quotidiens » perd 4 points soit 12% des interrogés versus 16% en 2017.
La part de non consommateurs de produits alimentaires biologiques augmente à 12% versus 8% en 2017. Et, près d’1 Français sur 5 déclare ne pas en acheter,
retrouvant son score le plus bas de 2015.
Parmi les non-acheteurs ou ceux qui en achètent moins d’une fois par mois, on enregistre une sur-représentation des CSP – et les habitants de la région Normandie (66%) et des Hauts-de-France (61%).
La part des consommateurs réguliers, au moins une fois par moins, se stabilise à 71%
versus 73% en 2017).
A noter, des résultats sensiblement plus élevés auprès des catégories socio-professionnelles supérieures (78%) et des habitants d’Ile-de-France qui déclarent en consommer régulièrement à 77%.
«Après 3 années consécutives de hausse significative de la part du budget consacrée aux produits alimentaires biologiques, les résultats se stabilisent : plus de la moitié des acheteurs (54%) déclare avoir un budget stable au cours des 12 derniers mois, sans différence notable au sein de la population. Les CSP+ sont sensiblement plus nombreuses à avoir plutôt augmenté leur budget. A l’inverse, les CSP- estiment l’avoir diminué», indique l’Agence pour la promotion du Bio.
Cette année, seul un peu plus d’un tiers des Français (34%) estime normal qu’un produit biologique coûte plus cher qu’un produit qui ne l’est pas, alors qu’ils étaient 41% en 2017. Ce résultat est sensiblement plus important auprès des consommateurs et des acheteurs de produits biologiques (40%) et chez les CSP+ (41%).
Les consommateurs français veulent plus de Bio
Les attentes des Français en matière de lieux de distribution des produits alimentaires biologiques sont toujours très fortes, avec des scores quasi identiques à 2018.
En moyenne, 7 Français sur 10 sont intéressés par une offre d’aliments biologiques en dehors de leur domicile. Et c’est au sein de la restauration scolaire que l’attente est la plus forte avec 85% d’intéressés auprès des foyers avec enfants et particulièrement en Ile-de-France. Suivent le restaurant (78%), les hôpitaux (76%) et les maisons de retraites (74%).
Sans surprise, la distribution des produits alimentaires biologiques passe par les Grandes et Moyennes Surfaces : 7 consommateurs bio sur 10 souhaitent en trouver davantage.
Les fruits et légumes bio, les plus consommés
Parmi les familles de produits bio consommées, «on enregistre très peu d’évolutions depuis 2015», déclare l’Agence avec des fruits et légumes bio qui restent les plus consommés, et se stabilisent au même niveau depuis 2015 à 78% (83% chez les CSP+).
«Ce sont surtout les fruits frais et légumes frais qui sont plébiscités» rapporte l’étude. Suivent de très près, les produits laitiers (71%) dont le lait (44%), le fromage (43%), qui est la seule catégorie à enregistrer une progression significative de 7 points
Les œufs bio sont également largement consommés, à un taux stable depuis 2015 (65%).
Ils sont, en revanche, davantage consommés par les femmes (68%) et les 65 ans et plus (74%). La moitié des Français consomme au moins un produit d’épicerie, dont 34% de pâtes, du riz, des autres céréales, 25% d’autres produits d’épicerie, et 24% de l’huile. 48% citent au moins une boisson, composée des jus de fruits (39%), de vin (19%), et d’autres boissons (5%).
Une personne sur trois consomme du pain bio
Concernant la viande et la volaille, 4 personnes interrogées sur 10 déclarent les consommer bio, 32% citent la volaille qui reste la plus consommée dans cette catégorie, 26% pour le bœuf et le veau, 20% pour le porc, la charcuterie et l’agneau. En dehors de la volaille, la viande est très largement mangée par les hommes, les personnes les plus âgées. Une personne sur trois consomme du pain bio. Ce produit pourrait être davantage consommé si on le trouvait plus souvent chez les artisans boulangers.
Les plats cuisinés Bio font leur entrée en scène
Le café, thé, infusion/ les biscuits pour le petit déjeuner / les produits à base de soja suivent une tendance à la baisse depuis 2016, mais restent à des scores honorables (de 27% à 20%). Sont consommés de manière plus marginale en bio : les poissons, coquillages et crustacés (13%) et les compléments alimentaires (9%. Une nouvelle catégorie a été introduite en 2018 : les plats préparés / cuisinés (7%). Ce chiffre est à mettre en corrélation avec une offre encore peu développée mais dynamique souligne l’Agence Bio.
Une consommation du bio «non alimentaire» croissante
En résumé, en 2018, on peut dire que l’évolution de la consommation des produits issus de l’agriculture biologique est marquée à la fois par une stagnation de la consommation régulière (au moins une fois par mois), un recul de la consommation journalière et l’arrivée de nouveaux consommateurs, notamment issus de la génération Z.
«Les Français ont pris conscience de la nécessité de consommer plus responsable et durable. Une tendance qui se renforce d’année en année avec une volonté forte de privilégier l’approvisionnement local, les produits de saison, de lutter contre le gaspillage, ou encore le fait maison» souligne l’étude.
Une vraie tendance de fond
«Plus qu’une mode, consommer bio est devenu une vraie tendance de fond. Outre l’alimentaire, les Français consomment de plus en plus de produits biologiques non alimentaires. Une consommation qui ne cesse de croître depuis 2015, avec encore cette année, de belles progressions dans les domaines des produits ménagers (61%) et des cosmétiques et produits d’hygiène bio (57%). La quasi-totalité des consommateurs recherchent avant tout la valeur gustative des produits bio et cela est déterminant pour leur acte d’achat (95% définissent ce point comme un critère de choix d’achat important dont 59% très important)» explique l’Agence Bio.
L’origine française -locale si possible- permet également aux consommateurs de les aider à choisir : ils sont près de 9 sur 10 à juger cela important, tout comme le prix. A l’opposé, parmi les critères jugés les moins importants, on note la marque (seulement 10% de très important) et le caractère pratique / prêt à l’emploi (13%).
(SOURCE : AGENCE BIO / Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France Agence BIO/Spirit Insight / Un ancrage dans les territoires et une croissance soutenue).