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Un petit coup de mou ? Un hiver rude en prévision ? Un régime en vue ? Les compléments alimentaires sont pour beaucoup la solution. Des pilules, gélules, capsules au goût acidulé ou neutres viennent compléter les repas de plus en plus de Français. Avec un marché flirtant avec le milliard d’euros de chiffre d’affaires, les compléments alimentaires sont dopés par des ventes records. Décryptage.
Votre coach sportif vous a conseillé un complément alimentaire pour mener à bien votre dernier régime et la pratique du sport sans défaillir ? Vous vous demandez qu’est-ce que c’est ? Et bien sachez qu’il s’agit d’une denrée alimentaire dont le but est de fournir un complément nutritionnel type vitamines, minéraux etc. manquants ou en quantité insuffisante dans le régime alimentaire quotidien d’une personne.
Dans la tendance du « selfcare » et du « quantified self », le bien-être et la santé sont désormais à la portée de tout le monde. Une alimentation équilibrée est censée suffire à fournir les apports journaliers recommandés (AJR) à tout individu. Les suppléments nutritionnels permettent, eux, d’éviter certaines carences, par exemple, les personnes suivant un régime végétaliens (sans viande, poisson, œufs et laitages) manquent de vitamine B12 puisqu’elle n’est pas présente dans les végétaux, doivent prendre un supplément alimentaire.
Des compléments alimentaires pour tous
Les compléments alimentaires ne sont pas rarement consommés. En France, plus d’un adulte sur cinq a déjà pris des compléments alimentaires au moins une fois dans l’année selon un étude INCA 2. Plus surprenant encore, un enfant sur dix a consommé un complément alimentaire dans sa vie. Sociologiquement, les femmes consomment deux fois plus de compléments alimentaires que les hommes.
Le marché des compléments alimentaires a bondi depuis le début des années 2000. La raison de l’embelli de ce marché est certainement due à la connaissance plus importante des Français pour ces compléments. Ils sont de plus en plus nombreux à y recourir, ayant confiance en leurs apports nutritifs. Souvent pris sous forme de cure, elle intervient généralement l’hiver. La durée des cures de compléments alimentaires dure, en moyenne, entre un et 4 mois. Mais l’étude d’INCA 2 révèle que 23 % des consommateurs de compléments alimentaires n’y dérogent pas toute l’année. Sur conseil d’un médecin ou d’un pharmacien, les compléments alimentaires s’achètent librement, en pharmacie ou en supermarché.
Côté législation, la vente et la consommation des compléments alimentaires demeurent très encadrés. Au niveau européen c’est la directive de 2002, transposée en droit français dans le code de la consommation par un décret de 2006 qui les gère. Par ailleurs, les compléments alimentaires font l’objet d’une déclaration préalable à leur commercialisation auprès de la DGCCRF. c’est l’ANSES qui est chargé de veiller à la nutrivigilance, dispositif de vigilance des produits commercialisés instauré en 2010 à l’instar de la pharmacovigilance ou encore de la cosmétovigilance.
Le marché porteur des compléments alimentaires
Parmi les distributeurs de compléments alimentaires, on retrouve de très nombreux acteurs qui se partagent le milliard d’euros de chiffre d’affaires et qui se livrent une concurrence acharnée. On remarque, par exemple, Juva Santé ou Vitarmonyl qui distribuent des compléments alimentaires en grande surface, à bas coût comme l’essentiel des produits de parapharmacie écoulés en grande surface. Ces marques ont trouvé leurs clients, à la recherche de compléments alimentaires une fois par an, à moindre frais. D’autres, comme Arkopharma, Forté Pharma ou encore Oenobiol sont présents sur les étals des pharmacies et parapharmacies, forts de leur adoubement par les officines, ces marques sont les plus recherchées et elles sont souvent consommées sur le plus long terme, pour les aficionados de ces additifs.
Aujourd’hui, des géants comme Fresinius ou Danone se lance corps et âme dans la course aux compléments alimentaires. C’est en laboratoire que la guerre fait rage et ils veulent compter sur leur image de marque pour dominer ce marché encore largement divisé et qui répond, pour l’heure, largement aux normes anti-trust.
Les compléments alimentaires : dangereux ou pas ?
Le débat n’en finit plus. Les compléments alimentaires sont-ils dangereux pour la santé ? Combien faut-il en consommer ? Peut-on nous en passer ?
La consommation de compléments alimentaires atteint 65% de la population adulte aux Etats-Unis, et trois fois moins en France avec entre 20% à 25% de consommateurs. De façon générale, dans l’Union européenne, les pouvoirs publics considèrent qu’une alimentation équilibrée suffit à combler toutes les carences. Aux Etats-Unis, où elle ne cesse de croître, les autorités ne cessent pas de déconseiller ouvertement le recours aux compléments alimentaires.
Selon le site spécialisé « La Nutrition », le danger existe malheureusement. « Une récente étude ayant suivi plus de 41 000 femmes aux Etats-Unis a montré que les compléments alimentaires comportant du fer pouvaient augmenter très fortement la mortalité, proportionnellement à la dose ingérée. » Idem pour les fumeurs, la présence de vitamine A ou de béta-carotène augmente les risques de cancer du poumon.
En somme, certains déséquilibres alimentaires nécessitent une prise de compléments alimentaires mais comme pour tout : avec modération et avis médical, cela ne devrait pas trop impacter un marché qui ne connaît pas de coup de mou.