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Les Français bouderaient-ils l’apéritif ? La consommation d’alcool est en effet à la baisse dans l’Hexagone. En 2015, les ventes d’alcool ont baissé de 0,3 %, pour atteindre 306,8 millions de litres. Une chute particulièrement notable dans la grande distribution (-0,5% à 278 millions de litres), tandis que la consommation dans les bars et restaurants (CHR) a augmenté (+2,3% à 32,5 millions de litres).
Les Français semblent cependant rester fidèles au whisky. En 2014, ils en auraient bu l’équivalent de 45 piscines olympiques, soit 140 millions de litres. Il représente 38,7 % de la consommation totale des spiritueux dans le pays. Pays qui reste ainsi champion du monde de la consommation de whisky devant l’Uruguay, les États-Unis, l’Australie ou encore l’Espagne. La boisson s’est démocratisée grâce à des baisses de prix et une multiplication des points vente. Aujourd’hui, les marques les plus plébiscitées par les consommateurs sont Jack Daniel’s, Ballantines et Clan Campbell.
Des boissons plus premium sur le marché français
Mais de plus en plus, on assiste à une « prémiumisation » du segment du whisky. Une tendance qui se vérifie pour quasiment tous les alcools. Les Français « consomment moins mais mieux, ils consomment des produits à plus forte valeur ajoutée, estime notamment Sylvie Hénon-Badoinot, présidente de la fédération. Il y a une sophistication de l’offre de toute la filière, y compris des barmen et des cavistes qui éduquent le consommateur »,poursuit-elle.
Derrière le whisky, on retrouve, sur le marché français, les boissons anisées, puis, plus loin, les vodka, les tequila, les rhums et les liqueurs et crèmes de fruit.
Spiritueux : la reprise sur le marché chinois
Mais de plus en plus, les industriels français misent sur l’international. Et pour cause : après deux années de chute, les exportations de spiritueux sont reparties à la hausse en 2015. Les ventes d’alcool ont atteint 11,7 milliards d’euros cette année-là. Un record. Le secteur est ainsi redevenu le deuxième excédent commercial de la France derrière l’aéronautique. Et cette tendance devrait se poursuivre, avec le maintien d’un euro à bas niveau.
La reprise sur le marché chinois a beaucoup contribué à ce renouement avec la croissance. « Nous avons connu une très bonne performance de nos ventes de vins et spiritueux dans toutes les régions du monde. Le déstockage chinois semble aujourd’hui se résorber », a notamment expliqué Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH, à l’occasion de la présentation des résultats annuels 2015.
Et ce rebond bénéficie également aux pays de transit vers le Chine, tels que Hong-Kong, qui a vu ses ventes d’alcool bondir de 17 %. Pourtant, le président de la FEVS, Christophe Navarre, veut rester prudent. « En Chine, on observe un rebond technique avec une base de comparaison favorable. On est arrivé globalement à la fin de la période de déstockage de la distribution. Mais on ne reviendra pas aux niveaux précédents », estime-t-il.
États-Unis : premier marché pour les alcools français
Les industriels pourront toujours miser sur le marché américain, qui demeure le premier marché pour les alcools français. Et de loin. La France y a encore gagné des parts de marché. Ses ventes ont augmenté de 28 %, pour atteindre un record de 2,6 milliards d’euros. C’est deux fois plus que les chiffres enregistrés au Royaume-Uni, qui est pourtant le deuxième marché pour les produits français. Les ventes de champagne et de cognac sont particulièrement positives outre-Atlantique.
Ces deux segments enregistrent donc de beaux résultats pour l’année 2015. Après deux années de recul, le cognac a ainsi renoué avec la croissance et connu une hausse de ses exportations de 19,6 %, à 2,6 milliards d’euros. Quant au champagne, il a enregistré un chiffre d’affaires de 2,69 milliards d’euros, soit une hausse de 12,1 %.
Spiritueux : les industriels investissent
Face à ce dynamisme sur les marchés étrangers, les industriels investissent dans leurs unités de production. En particulier les fabricants de cognac et de champagne. La maison de cognac Martell & Co prévoit par exemple d’installer une douzaine de chais de vieillissement sur son domaine de Lignères.
Dans le cognac, LVMH va construire une nouvelle usine d’embouteillage, qui devrait voir le jour d’ici à 2018. Cette usine ultra-moderne va demander un investissement total d’environ 100 millions d’euros.
Dans le Champagne, la maison Veuve Cliquot devrait de son côté investir plus de 200 millions d’euros pour la construction d’un nouveau site de production et une cuverie à proximité de Reims. Et d’autres projets sont en cours.