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Des circuits courts en GMS !

Dans notre dernier billet, nous avons montré comment les circuits courts se développent, notamment au travers de la vente directe et des AMAP. Un développement en réaction à la Grande Distribution et ses politiques d’achat très souvent à des années lumières d’un mode de consommation de proximité…

 

Alors il y a t-il incompatibilité entre la GMS et un approvisionnement local ? Pas si sûr… je vous propose un petit coup de projecteur sur un groupe d’agriculteurs de la région Lyonnaise qui a décidé de relever le pari fou d’implanter son propre espace de vente… en hypermarché !

 

 

 

Les Saveurs Du Coin (SDC) regroupe une soixantaine de producteurs (55 associés et 5 stagiaires) dans un rayon de 90 km autour de Lyon : Fruits et Légumes, Viande, Produits laitiers, vin, bière, miel, etc.

 

L’histoire commence fin 2006, lorsque SDC propose à Auchan d’animer des Îlots spécifiques au sein du magasin de Dardilly (69) en mettant en avant les produits de ses adhérents. Le test s’avère vite payant et peu de temps après le groupement réitère l’opération dans un 2ème hyper Auchan de la région Lyonnaise (Caluire).

 

Aujourd’hui, la SAS Saveurs Du Coin livre et facture directement chaque magasin via sa plateforme. Elle emploie 8 personnes en charge de l’animation et de la vente sur les espaces dédiés. Elle propose, au sein d’un ilot spécifique des Fruits et Légumes de saison, des jus de fruit. L’offre en produit laitier (fromage, yaourt, faisselle), initialement au sein de l’ilot F&L, a quant à elle été transférée au rayon fromage.

 

Continuant sur son élan, SDC a ouvert un magasin de vente à Bron en 2008. Contrairement aux magasins de producteurs « classiques », le choix a été pris d’embaucher du personnel plutôt que d’imposer des jours de présence aux adhérents car ces derniers manquent de temps et être commerçant est un métier à part entière. Par contre de nombreuses animations sont proposées afin de faire connaître les produits et assurer un lien producteur/consommateur.

 

Forte de cette croissance et ayant besoin de rationnaliser les flux de produit, SDC a ouvert une plateforme logistique à Vaulx-en-Velin. Elle propose également des paniers auprès de salariés d’entreprise. Elle emploie aujourd’hui entre 20 à 22 permanents.

 

L’essentiel de l’offre est en conventionnel car le marché local absorbe le Bio sans problème. Point important, chaque adhérent participe obligatoirement à un groupe technique. Le but est de faire progresser les pratiques culturales, de minimiser les intrants et d’assurer la traçabilité.

 

 

Pour Pascal Guichard-Favrin le président des Saveurs Du Coin, l’entreprise est globalement sereine après 6 années de fonctionnement. Car la demande des consommateurs et le potentiel du marché sont bien là. Le plus difficile est de gérer la croissance car les ressources humaines et financières ne sont pas extensibles. Il faut également prendre bien le temps d’évaluer tous les développements possibles : Grandes Surfaces, Restaurations Collectives et autres circuits de distribution….

 

En ce qui concerne la grande distribution, l’objectif est de pouvoir construire une approche différente sans avoir à passer par les plateformes nationales voire européennes complétement hors de portée des petites structures. D’autres enseignes ne sont pas insensibles à l’approche locale que propose SDC.

 

Car l’une des clés du succès tient dans l’organisation et la logistique. Ainsi, quand SDC a démarré en 2006, aucune exploitation n’était en mesure de livrer des hypers en direct, aujourd’hui elle en compte 3. Les volumes générés permettent de réintégrer des productions sur les exploitations voire de démarrer de nouvelles comme c’est le cas pour la rhubarbe.

 

 

Et la restauration collective dans tout cela ? Le grenelle de l’environnement commence a porter ses fruits et les Sociétés de Restauration Collective sont à la recherche d’approvisionnement en local.

 

Que dire de la réalité économique dans tout cela ? L’objectif est de pouvoir offrir une juste rémunération aux producteurs et d’assurer la pérennité des exploitations agricoles de la région. A ce titre, le prix d’achat de la structure à ses adhérents est supérieure de 10 à 15% à la moyenne.

 

Et si l’approche collective entraine une certaine lenteur dans les processus de décision,  elle donne par contre un pouvoir relais réel ainsi qu’une légitimité territoriale. Car il s’agit bien d’apporter des réponses en terme de gestion du territoire.

 

http://www.saveursducoin.fr

 

Dans notre prochain billet nous nous intéresserons au phénomène des Epiceries locavores

 

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