Site icon Agro Media

Si la crise financière actuelle a de nombreuses conséquences dramatiques, une crise peut être létale.

Les medias commentent depuis 3 ans les difficultés de certains Etats souverains qui sont confrontés au surendettement et aux conséquences désastreuses qu’il entraine pour leur population. Néanmoins, sauf erreur de ma part, même déclaré en faillite, aucun Etat n’a jamais disparu pour une telle raison.

Par contre, une crise peut être fatale pour une entreprise et conduire à sa liquidation pure et simple. Les tribunaux de commerce décident d’ailleurs fréquemment des liquidations judiciaires, y compris d’entreprises agroalimentaires (par exemple de Flodor, ancien leader français des chips, de la Charcuterie des Flandres). Ils nomment alors un liquidateur judiciaire qui a pour mission de transformer tous les actifs en argent à répartir entre les créanciers…

Les risques de crise grave pour une entreprise sont nombreux et variés. La gravité de leur impact potentiel tient évidemment à l’état de santé général de celle-ci lorsque survient l’événement générateur de la crise et/ou s’il implique l’un de ses éléments stratégiques de son modèle économique. On peut citer, sans que cette liste soit exclusive :

Les risques spécifiques aux entreprises agroalimentaires

En plus de ces risques communs à tous les secteurs, les entreprises agroalimentaires encourent des risques spécifiques qui sont liés à la nature périssable de leurs matières premières, ainsi qu’au lien psychologiquement sensible entre la qualité des produits commercialisés et la santé des consommateurs. La sensibilité de ceux-ci est d’ailleurs telle que la réglementation nationale et les normes internationales définissent ce qui est admissible ou non.

Au cours des derniers mois, des entreprises ont été confrontées dans le monde aux graves conséquences d’une découverte dans les matières premières ou les produits commercialisés d’éléments nocifs :

Mais aussi  de

Nombre d’entreprises concernées ont été liquidées en quelques mois après la publication de la découverte de ces éléments, les distributeurs les écartant très rapidement de leur liste de fournisseurs.

Par ailleurs, un épisode de crise sanitaire chez un producteur peut inquiéter les clients des confrères qui  exercent une activité comparable et impacter leur chiffre d’affaires. Ceci a ainsi conduit le groupe Lactalis à abandonner la référence au lait cru pour certains fromages à trop grand risque « listeria ».

Une autre des spécificités de l’alimentation est l’existence d’interdits religieux et/ou traditionnels aux yeux de certains consommateurs. Ces interdits entrainent des exigences drastiques de traçabilité le long de la chaîne alimentaire. Le risque pour l’entreprise est alors de perdre définitivement les clients adeptes de la religion concernée pour toute sa gamme de produits.

La responsabilité des cadres étant d’anticiper sur les risques et leurs conséquences, la Commission Internationale des Industries Agricoles et Alimentaires leur rappelle l’importance de se former sur ces thématiques.

 

Quitter la version mobile