La stratégie nationale sur les protéines végétales est l’une des mesures phares du volet agricole du plan de relance proposé par le gouvernement. Accroître l’indépendance de la France envers les pays tiers pour son approvisionnement en protéines végétales pour l’alimentation humaine et animale est l’objectif premier du plan souveraineté «protéines végétales» annoncé par le Président de la République. L’ambition est claire : permettre à la France de réduire sa dépendance, par exemple au soja importé et apporter au consommateur français un meilleur contrôle sur son alimentation et ses modes de production (non OGM).
La France importe en effet près d’un quart des protéines végétales destinées aux aliments d’élevage, et près de la moitié des matières riches en protéines, essentiellement sous forme de tourteaux de soja issus de pays tiers. «Cette situation affecte la résilience et la durabilité de l’agriculture française» estime le gouvernement. Au-delà de cet enjeu, la stratégie nationale sur les protéines végétales veut apporter une réponse au défi climatique, qui repose largement sur notre capacité à réintroduire des légumineuses dans les rotations et à relocaliser l’alimentation des animaux d’élevage. Elle répond également à la nécessité d’accompagner la transition alimentaire, les légumineuses pour l’alimentation humaine faisant désormais partie des nouvelles recommandations nutritionnelles et connaissant une forte croissance de la demande, ainsi que les utilisations de protéines végétales transformés dans les aliments ou ingrédients alimentaires.
Ce plan vise donc à engager une transition vers des systèmes agricoles diversifiés en cultures riches en protéines et autonomes en protéines fourragères. Il porte également l’ambition de faire de la France un leader de la protéine végétale pour l’alimentation humaine. A cet effet, le plan repose sur un renforcement de l’investissement afin d’accompagner la structuration des filières pour développer et intégrer ces nouvelles productions ainsi que d’un soutien à la recherche et développement.
Faire de la France un leader de la protéine végétale en alimentation humaine
En particulier, la stratégie comportera des investissements dans les exploitations agricoles et dans les structures aval de la filière : la transition vers des systèmes plus riches en légumineuses ou moins dépendants du soja importé nécessite des investissements lourds chez les producteurs, les organismes stockeurs et les transformateurs. Mais également un soutien à des projets alimentaires territoriaux visant une amélioration de l’autonomie protéique au niveau local ; Il sera également question de la promotion des produits transformés à base de légumineuses, la formation des cuisiniers et des gestionnaires de restauration collective et un volet éducation à l’alimentation ; Ainsi que l’ encouragement des actions de recherche fondamentale et appliquée pour combler le déficit historique de recherche sur les espèces légumineuses, notamment en matière de création variétale mais aussi pour définir des procédés innovants de transformation de ces protéines et de leur valorisation dans les systèmes alimentaires. Parmi les exemples de projets : Appui à la structuration des filières protéines végétales (légumineuses, légumes secs) sur les territoires ; Investissements dans les exploitations agricoles : matériels pour la culture et la récolte de légumineuses fourragères ou de protéagineux (pour les exploitations en bio notamment), outils de séchage et transformation des légumineuses fourragères ; Investissements dans les entreprises d’aval : financement de silos de petite taille pour les graines légumineuses, d’outils de tri, de séchage, d’unités de transformation ; Faire émerger, attirer et accompagner les entreprises sur le secteur des aliments à base de protéines végétales ; Mesures de promotion de la consommation de légumes secs à travers des campagnes de communication pour le grand public ; Evolution de la formation initiale et continue des cuisiniers et gestionnaires de restauration collective et commerciale pour intégrer les légumes secs dans les menus ; Financements de programmes de recherche, notamment de sélection variétale à rendement plus régulier et tolérantes vis-à-vis des bioagresseurs tout en répondant aux besoins nutritionnels.
Les objectifs sont clairs et nombreux à savoir en premier lieu celui de réduire la dépendance aux importations de protéines végétales pour améliorer l’autonomie protéique de la France ; de multiplier les surfaces en légumineuses en s’inscrivant dans la perspective d’ici 2030 de doubler les surfaces et ainsi atteindre 8 % de la surface agricole utile (SAU) ; de faire de la France un leader de la protéine végétale en alimentation humaine pour accompagner les recommandations nutritionnelles visant à augmenter la consommation de légumineuses.
C’est pourquoi, sur les années 2021-2022, la stratégie nationale sur les protéines végétales mobilisera 100M€ et sera complétée par des crédits du PIA dans le cadre de la stratégie d’accélération sur le marché clé intitulé « Alimentation durable pour la santé » sur l’action de recherche et d’innovation. Plusieurs appels à projets sur financements nationaux viendront accompagner la stratégie en 2021 et 2022. (Source : France Relance)