Ça bouge sur le marché des emballages en verre. Nous vous l’annoncions hier, l’entreprise Saint-Gobain vient en effet d’annoncer qu’elle allait céder sa filiale de verre d’emballage à Verallia, pour trois milliards d’euros environ.
Dans l’agroalimentaire, le verre n’est pas le matériau le plus utilisé. Il ne représente que 6,5 % environ des emballages dans le monde. C’est par contre l’un des matériaux les plus anciens, puisque sa découverte remonte à près de 5 000 ans.
En France, la production globale de l’industrie du verre s’élève à 4,5 millions de tonnes environ et pèse quelque quatre milliards d’euros (chiffres 2013). Le verre creux, qui est majoritaire sur le marché, est surtout utilisé dans l’agroalimentaire. En 2013, il a ainsi enregistré une production de plus de trois millions de tonnes et de 2,3 milliards de chiffre d’affaires. Dans le détail, la bouteillerie représente un tonnage de 2,5 millions de tonnes environ, tandis que le flaconnage et les pots, constituent autour de 450 000 tonnes.
Le capital confiance du verre d’emballage
Le principal argument en faveur du verre est son innocuité, qui lui confère un capital confiance, qui ne se dément pas auprès des consommateurs. Le verre interdit en effet toute migration entre le contenu et le contenant. Un vrai plus, sachant que 65 % des consommateurs européens sont inquiets en raison du risque de migration de produits chimiques de l’emballage vers les denrées alimentaires et que 74 % d’entre eux estiment que le verre est le matériau d’emballage le plus sûr pour les boissons, loin devant la brique composite (11%), les plastiques (6 %), les canettes métalliques (4 %), la boîte métal (3 %) ou le bag in box (3 %). En France, la sécurité alimentaire est d’ailleurs la première préoccupation des consommateurs.
Vers un verre d’emballage durable
Depuis quelques années, le verre d’emballage fait néanmoins l’objet de critiques implicites de la part de fabricants d’emballage concurrents. Ce qui a poussé les acteurs de la filière à prendre des mesures en faveur de l’éco-conception de leurs produits. Des efforts ont tout d’abord été réalisés en termes de matières premières. En effet, il a été prouvé que la hausse de la proportion de calcin (verre recyclé traité) dans le mélange vitrifiable réduisait le rejet de CO2 dans le four. Utiliser une tonne de calcin, diminuerait ainsi les rejets de CO2 de l’ordre de 500 kg.
Par ailleurs sept bouteilles sur dix sont aujourd’hui recyclées en moyenne dans l’Hexagone. Le but est d’atteindre huit sur dix. Des mesures d’incitations supplémentaires doivent également être mises en place, car le recyclage est encore très inégal en fonction des régions.
En termes de logistique, les distances de transport entre les centres de traitement des verres recyclés et les verreries sont progressivement réduites, permettant une baisse du Co2 rejeté par la filière. Enfin, les fabricants de verre d’emballage ont fait de gros efforts afin de réduire le poids des bouteilles. Il y a 30 ans, une bouteille de vin pesait 550 grammes, contre 300 grammes aujourd’hui. Le poids des bouteilles de champagne est quant à lui passé de 900 à 835 grammes.