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Emballage métallique : un succès toujours au rendez-vous

Les emballages métalliques constituent environ 15 % de l'emballage dans le monde.

L’heure est aux anniversaires pour l’emballage métallique. Après avoir récemment célébré les 200 ans de la boîte de conserve, les canettes sont cette année à l’honneur, pour leurs 80 printemps. Et aujourd’hui encore, l’emballage métallique rencontre le succès. En 2016, il devrait représenter 14 % des emballages dans le monde, selon Smithers Pira.

Les avantages de l’emballage métallique sont en effet nombreux. Son étanchéité aux gaz, à la lumière, aux micro-organismes, permettent une conservation prolongée des aliments. Sa robustesse le rend pratique pour le transport et le stockage. Il est par ailleurs recyclable, et de plus en plus recyclé.

Une production de canettes au beau fixe

La production et vente de canettes tirent particulièrement la filière vers le haut. Créé en 1935 aux États-Unis, par l’American Can Company, la canette à tête plate a, depuis, connu une succession d’innovations. Dans les années 1960, elle s’est dotée d’une languette en métal permettant une ouverture plus facile. Plus tard, est apparue l’ouverture « tout d’un bloc », puis les formats se sont diversifiés (50cl, 25cl, 15cl…). Le relief a fait son apparition sur les boites-boisson, grâce à l’embossage et au débosselage ; puis l’impression brillante ; puis l’encre thermochromique, permettant à la canette de changer de couleur lorsqu’elle est à température de consommation idéale.

Quatre-vingt années après sa naissance, la canette fait un tabac en France. Plus de cinq milliards de canettes ont été remplies en 2014. La production a quant à elle connu une hausse de 10 % entre 2013 et 2014. Une croissance qui s’avère d’ailleurs être bien supérieure à la moyenne européenne.

Plusieurs facteurs explique ce dynamisme. La hausse de la production est tout d’abord une réponse à une forte demande. La consommation française a en effet été multipliée par 4,5 en l’espace de vingt ans.

Consommation de bière et investissement boostent les canettes

D’autre part, le dynamisme des brasseurs a également joué son rôle. La hausse de la consommation de bière a un impact direct sur le marché des canettes et donc sur celui de l’emballage métallique. Or, rien qu’entre 2013 et 2014, le remplissage de canettes de bière s’est accru de 20,1 % . L’an passé, 33 % des boites-boisson remplies étaient des canettes. En 2009, elles n’en représentaient que 19 %.

Enfin, les industriels ont réalisé environ 200 millions d’euros d’investissement, ces dernières années, afin d’accroître leur capacité de production et de renforcer leur R&D. Dernier investissement en date : celui de l’Américain Crown Bev Can, qui a injecté 40 millions d’euros dans son usine de Meurthe-et-Moselle. Son projet est arrivé à son terme en mai dernier. Le but : remplacer ses lignes de production acier par de l’aluminium.

Emballage : l’aluminium prend le pas sur l’acier

Crown Bev Can n’est pas le premier à prendre cette décision. En Espagne, le Britannique Rexam, l’un des plus gros fabricants de canettes au monde, a également converti ses lignes dans deux de ses usines. C’est aujourd’hui une véritable bataille que se livrent l’acier et l’aluminium. Actuellement, ce dernier semble bien parti pour décrocher la victoire. En 2000, la part de deux matériaux sur le marché était à peu près équivalente. Désormais, l’aluminium constitue 70 % à 80 % du marché.

“D’un point de vue technique et technologique, les deux matériaux sont à peu près à termes égales”, estime Fabienne Freidinger, consultante du Salon de l’Emballage. Cependant, l’aluminium a l’avantage d’être moitié moins lourd que son compétiteur, et permet de faire des économies de matière première. Par ailleurs, l’aluminium, côté en bourse, permet d’avoir une visibilité concernant le prix, bien que les variations soient plus importantes.

Plus de BPA dans les emballages métalliques

Acier comme aluminium, les emballages métalliques sont aujourd’hui complétés par un revêtement organique. Ce vernis est fondamental dans l’emballage, notamment car il empêche la corrosion du métal, sur le long terme. Le marché des emballages métalliques a donc été largement chamboulé par l’interdiction, en vigueur depuis janvier 2015, d’utiliser des résines comprenant du bisphénol A (ce qui était le cas de la quasi intégralité des boites) en France.

Cette évolution législative constitue un défi considérable pour les industriels car, à l’heure actuelle, il n’existe aucun substitut universel à la résine contenant du BPA. La question de la qualité des vernis de substitution, à long terme, se pose notamment, ainsi que celle de la durée de vie de certains produits qui pourrait être revue à la baisse. Les produits particulièrement acides ou agressifs posent surtout problème.

Emballages métalliques : quelles alternatives au BPA ?

Quatre types de résines sont actuellement utilisés en substitution (le vernis acrylique, le vernis organosol, le vernis polyester, le vinyle). Mais d’autres solutions sont en cours de développement. L’Inra et l’ENSCM de Montpellier réalisent notamment des recherches sur des résines à base de polyphénols issues de tannins bio-sourcés. Aux États-Unis, l’entreprise Eden Foods a commercialisé des conserves avec un revêtement à base d’oléorésine. Toutefois, ce dernier ne semble pas en mesure de résister à l’acidité de certains aliments, notamment de la tomate. Étrangement, c’est justement à ce fruit que s’intéressent l’Institut des Sciences des Matériaux de Séville et l’Université de Malaga. Leur but est de développer un nouveau matériau, dérivé de la peau de tomate.

“Dans tous les cas, notre industrie s’interdit de mettre un produit sur le marché tant que toutes les étapes de sécurité n’ont pas été franchies avec succès. Ce qui nécessite un délai qui n’est pas toujours compatible avec la loi française”, a regretté Olivier Draullette, délégué général du syndicat des emballage métalliques (SNFBM).

Pour en savoir plus sur les matériaux d’emballage dans l’agroalimentaire, retrouvez dès demain notre article sur le verre.

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