Le début de l’année 2021 a été marqué par la publication de deux rapports publics ayant pour objectif de proposer un encadrement des label RSE au niveau national, répondant ainsi à une volonté du gouvernement de “mettre de l’ordre” dans la « jungle » des labels RSE et de garantir une plus grande crédibilité et lisibilité de ces démarches.
La première publication est le rapport parlementaire « Labels RSE, accompagner les entreprises et donner confiance à leurs parties prenantes » commandité par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire à Coralie Dubost, députée de l’Hérault et à la Déléguée Générale du Global Compact France Fella Imalhayene. Ce rapport préconise la mise en place d’une charte publique de qualité des labels sectoriels, ainsi que la création d’un comité de surveillance au sein de la Plateforme RSE assurant la reconnaissance publique des labels RSE sectoriels
Parmi les bonnes pratiques préconisées par cette charte on retrouve : l’obligation de contrôle par un organisme indépendant, la transparence sur les critères et les référentiels utilisés, l’implication des parties prenantes, la prise en compte des spécificités sectorielles et de la taille des entreprises, la définition de règles de transparence sur la gouvernance et le financement du label, l’alignement sur les normes internationales reconnues (comme l’ISO 26000).
La 2ème publication est l’avis de la plateforme RSE sur les labels RSE sectoriels émis à l’issue d’une d’expérimentation auprès de 18 fédérations professionnelles (dont le Synabio). Ce rapport réaffirme la pertinence des labels sectoriels pour prendre en compte les enjeux et problématiques spécifiques d’un secteur d’activité, et formule 24 propositions pour produire des labels de progrès pertinents, crédibles et fiables. En plus de préfigurer la création d’un système d’homologation des labels RSE, ces rapports attirent l’attention sur le besoin d’une plus grande reconnaissance de ces démarches sectorielles et de valorisation de la part des donneurs d’ordres privés et publics pour constituer un véritable levier auprès des dirigeants des PME et TPE.
Quelles en sont les répercutions sur le label Bioentreprisedurable (BioED), le label RSE sectoriel dédié aux PME bio développé par le Synabio depuis 2014 ? Le Synabio affirme que son label BioED est à ce jour en conformité avec la plupart des recommandations issues des deux rapports publics, grâce à la profonde révision de son référentiel, de son système d’évaluation et de gouvernance en 2019.
«Le label BioED est issu d’une déclinaison sectorielle de l’ISO 26000 adaptée aux PME bio. Il repose sur un système d’évaluation annuel par un organisme tiers externe. L’ensemble de son référentiel a été co-construit avec ses parties prenantes sectorielles. L’ensemble de sa gouvernance et de ses principes de fonctionnement sont entièrement publiques et téléchargeables sur son site» affirme le Synabio dans un communiqué de presse. Deux principaux points de progrès ont tout de même retenu l’attention du Synabio et ont fait l’objet de modifications de la part du comité de gouvernance du label à savoir l’implication des parties prenantes tout au long du processus de labélisation.
Interdiction de l’utilisation du logo BioED sur les emballages produits
«Bien qu’ayant été consultées à l’occasion de la refonte du référentiel en 2019, les parties prenantes du Synabio ne sont pas, à ce jour, pas directement impliquées dans la gouvernance du label. Le comité de gouvernance BioED a acté la création d’un comité de parties prenantes externes d’ici la fin de l’année 2021. Ce comité aura pour missions de faire émerger et de capter les attentes en matière de RSE vis-à-vis du secteur de la bio pouvant conduire à des modifications du référentiel BioED de manière plus régulière».
Concernant l’interdiction de la communication sur les packagings produits, la Plateforme RSE recommande aux entreprises labellisées de ne pas apposer de signe distinctif ou de logo lié au label RSE sur les produits afin d’éviter toute confusion dans l’esprit des consommateurs, notamment dans le secteur agroalimentaire. «Bien que n’étant pas encouragées par le Synabio, les entreprises labellisées BioED pouvaient jusqu’à présent apposer le logo, tout en respectant les conditions de communication. Le comité de gouvernance BioED a acté l’interdiction de l’utilisation du logo BioED sur les emballages produits afin de ne pas contribuer à la confusion des consommateurs. Le Synabio encouragera désormais les entreprises labellisées à communiquer sur des engagements concrets d’entreprises plutôt que de multiplier le recourt aux labels peu lisibles par le consommateur. Cette décision s’accompagnera par un renforcement des moyens alloués par le Synabio à la communication sur le label pour permettre aux entreprises de mieux valoriser leurs engagements au niveau corporate (nouveau support de communication, campagne collective…)».
Le Synabio rassemble aujourd’hui plus de 200 entreprises de la bio, transformateurs et distributeurs spécialisés. Le réseau connaît une croissance régulière depuis 4 ans. En 2016, le chiffre d’affaire cumulé des adhérents est estimé à 3 ,4 milliards d’euros. Ces entreprises sont majoritairement des PME de la bio : les deux tiers d’entre elles font moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel et 35% de nos adhérents ont un chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros. La première transformation et la seconde transformation sont majoritairement représentées au Synabio. Les distributeurs (grossistes et enseignes bio) font aussi partie du réseau d’adhérents. Le Synabio est ainsi représentatif du large panel des métiers de l’agroalimentaire bio, de la matière première au produit fini. Diverses par la nature de leurs activités, ces entreprises ont en commun la volonté de s’impliquer dans la construction de la bio et dans l’avenir du label.