Si les consommateurs européens sont encore sceptiques à l’idée de manger des insectes, ces petites bêtes pourraient également servir à nourrir volailles et bétail. En 2011, la production mondiale d’aliments pour animaux avoisinait les 870 millions de tonnes, et elle pourrait augmenter de 70 % d’ici 2050, selon la FAO.
Actuellement, les animaux se nourrissent de farine et d’huile de poissons, de soja et autres céréales. Mais ces ressources sont limitées. D’une part les prix des farines de poissons est en constante hausse, en raison de la forte demande sur le marché, d’autre part, la production de farine de soja ou d’autres céréales demande de cultiver des terres qui pourraient venir à manquer à mesure que la demande croît.
Des farines à base d’insectes
Il serait par exemple possible d’élever des insectes pour produire de la farine d’insectes à destination des volailles ou des poissons. L’élevage de mouches soldat noires pour l’alimentation animale est actuellement la piste privilégiée. A la fin de son développement, cet insectes contient 42 % de protéines et 35 % de graisses et présente donc une alternative satisfaisante pour l’alimentation animale. Plusieurs études ont d’ores et déjà été menées avec des poulets, des porcs, des truites ou encore des poissons-chats et chaque fois, les résultats se sont montrés concluant. Cette farine pourrait ainsi constituer jusqu’à un quart de l’alimentation de ces animaux.
D’autres insectes pourraient également être utilisés pour l’alimentation animale. Parmi eux, les asticots de la mouche domestique, les vers à soie ou encore les vers à farine.
Alimentation animale à base d’insectes : un coût de production encore élevé
Une entreprise française a d’ailleurs investi ce marché. Il s’agit de Ynsect, qui élève des mouches soldat noires ainsi que des vers de farine. La start-up entend développer une « entoraffinerie » pour produire des farines à base d’insectes.
Mais cette solution est pour l’instant encore très marginale. En effet, tant que la production de ces farines ne sera pas industrialisée, leur coût de production restera trop élevé pour être économiquement viable.