C’était l’occasion parfaite de promouvoir la consommation d’insectes. En juin dernier, Rentokil (une entreprise spécialisée dans la dératisation et la désinsectisation) avait projeté d’organiser simultanément dans plusieurs grandes villes d’Europe, dont Paris, des dégustations d’insectes. Un foodtruck devait donc permettre aux curieux de venir s’initier à la consommation d’insectes une journée durant. Mais à la veille de cet événement original, la DGCCRF a décidé de mettre en terme à l’initiative. Et sur le stand, à la place des criquets et sauterelles, des bonbons en forme d’araignées.
La raison : si la consommation et la commercialisation d’insectes est le plus souvent tolérée en France, elle n’est néanmoins pas autorisée par la loi, raison pour laquelle la DGCCFR est en droit de refuser leur vente, notamment pour des raisons de sécurité alimentaire.
Une évolution réglementaire à l’horizon 2016
La consommation, la commercialisation et l’élevage d’insectes comestibles est en effet régie par la réglementation européenne sur les nouveaux aliments (« novel food »). Est considéré comme novel food tout aliment qui n’était pas, ou très peu, consommé dans l’Union avant 1997, date de l’entrée en vigueur de cette loi. Et les insectes sont inclus dans cette listes de produits. Pour être commercialisés et consommés légalement, ils doivent ainsi être soumis à une évaluation européenne afin de prouver qu’ils ne présentent aucun danger pour le consommateur.
La procédure visant à autoriser la commercialisation de ces nouveaux aliments est aujourd’hui longue et complexe, ce qui a de quoi décourage plus d’un adepte des insectes. Mais une révision de cette réglementation est néanmoins prévue. Un nouveau règlement, visant une réduction du coût et du temps nécessaire pour cette procédure, a été proposé aux États membres en décembre 2013. Il pourrait être adopté à l’horizon 2016.
La Belgique et les Pays-Bas en faveur de la commercialisation des insectes
Cependant, d’autres États européens se sont d’ores et déjà prononcé en faveur de la commercialisation d’insectes comestibles. La Belgique a ainsi autorisé il y a tout juste un an la mise sur le marché de dix espèces (le grillon domestique, le criquet migrateur africain, le ver de farine géant, le ver de farine, le ver Buffalo, la chenille de la fausse teigne, le criquet pèlerin d’Amérique, le grillon à ailes courtes, la chenille de la petite fausse teigne et la chenille bombyx).
Au Pays-Bas, les producteurs d’insectes se sont réunis en association et produisent plusieurs dizaines de tonnes de vers de farine, pour l’alimentation humaine mais aussi animale. De plus, le numéro deux de la grande distribution du pays, Jumbo, a lancé fin octobre une gamme de produits à base d’insectes.