Les scénarios vont du catastrophisme pur, à la douce utopie. Mais la question de l’impact du développement de la robotique sur l’emploi en interpelle plus d’un. Car même les experts ont du mal à se mettre d’accord dans cet épineux débat.
Pour preuve, en août dernier, le Pew Research Center a interrogé un groupe composé de scientifiques et autres analystes. Pour 48 % d’entre eux, la démocratisation des robots serait synonyme de destruction d’emplois. Pour les 52 % restants, l’innovation dans la robotique permet au contraire la création de nouvelles industries et donc de nouveaux postes.
3 millions de salariés menacés d’ici 2025 ?
Le cabinet en stratégie Roland Berger s’est également penché sur la question cette année. Et selon lui, la robotisation pourrait considérablement ébranler le marché du travail, au point de menacer près de trois millions d’emplois à l’horizon 2025, y compris des postes qualifiés.
Les premiers emplois menacés restent cependant les « emplois routiniers », auxquels se substituent facilement des machines. Dans l’agroalimentaire, il s’agit donc en premier lieu des ouvriers non qualifiés, travaillant sur les chaînes de production.
Dans la distribution et la restauration rapide, la présence des robots devrait elle aussi s’accentuer, alors même que dans bien des supermarchés, les caisses automatiques ont déjà remplacés les caissières et que dans les fast-food, les commandes s’effectuent désormais souvent à une borne, pour des raisons de gain de temps. D’ailleurs, des chercheurs de l’université d’Oxford ont estimé à 92 % la probabilité pour que la préparation et le service des menus dans les fast-food soient pris entièrement en charge par des machines dans les décennies à venir.
A San Fransisco, la staut-up Momentum Machines est même allée jusqu’à lancer un robot capable de cuisiner les hamburgers avant de les servir aux clients. Cette machine devrait permettre de préparer environ 360 hamburgers à la minute.
IAA : de nouveaux emplois créés grâce à la robotique ?
Mais certaines études s’efforcent au contraire de prouver que l’arrivée des robots dans l’industrie pourrait avoir des impacts positifs sur l’emploi. Selon la fédération internationale de la robotique (IFR), la robotique pourrait permettre la création de millions de postes dans le monde. L’IFR dénombre trois cas de figure dans lesquels la robotique est bénéfique à l’emploi. Tout d’abord, lorsqu’un produit ne peut être réalisé sans l’aide des robots, pour des raisons de précision ou de coût par exemple. Ensuite, lorsque le travail ne peut être effectué dans les pays développés, en raison de normes plus strictes et de la protection des travailleurs par exemple, mais qu’elle peut être menée par un robot. Enfin, lorsque le coût de la main d’œuvre est trop cher dans les pays développés, le recours à la robotique peut permettre d’éviter une délocalisation de l’ensemble des activités de l’entreprise.
Dans l’agroalimentaire, le rapport 2014 de l’IFR estime que la robotique a déjà créé entre 50 000 et 100 000 emplois dans le monde depuis les années 2000. D’ici 2016, entre 60 000 et 100 000 postes supplémentaires devraient ainsi voir le jour dans le secteur.
Pour en savoir plus, retrouvez notre article : “Agroalimentaire : les robots remontent la chaîne de production“