Au regard de la réglementation européenne, le statut des bactériophages reste flou. Pourtant, les phages pourraient être un moyen de lutter contre les Listeria. Depuis 2006, plusieurs autorisations ont été accordées pour leur utilisation dans l’agroalimentaire aux Etats-Unis, mais aussi au Canada ou encore en Nouvelle Zélande.
En Europe, l’Efsa s’est montrée plus réservée quant à l’efficacité de cette solution. En 2012, l’organisation a déclaré que les données analysées n’avaient pas permis de conclure à l’efficacité du traitement.
Listex P100 : un phage contre les Listeria
En juin 2014, l’Anses a également rendu un avis sur l’utilisation des phages dans les denrées alimentaires pour lutter contre les Listeria, dans les jambons, les fromages, les poissons ou les produits prêt-à-consommer. L’étude se concentrait sur le phage Listex P100.
Selon les résultats de l’Anses, l’efficacité du traitement dépendrait en grande partie de la concentration de phages utilisés et de l’étape du process à laquelle ils sont inoculés. Les effets et les doses à utiliser seraient, de plus, différents selon les catégories d’aliments.
Les phages : un complément aux bonnes pratiques d’hygiène dans les IAA
Les phages pourraient ainsi être un outil additionnel, en complément de bonnes pratiques d’hygiènes. Mais ils ne peuvent être considérés comme un moyen d’allonger la durée de vie des aliments ou d’assainir entièrement un produit en cas de contamination.
Leur efficacité serait limitée par la teneur en eau libre dans les aliments et l’état libre ou absorbé du phage. Les phages n’ont aucun effet quand ils sont absorbés sur la matrice en cas de recontamination post-traitement par Listeria. Mais, une fois désorbés, ils sont susceptibles de redevenir actif.
L’Anses conseille également d’utiliser des cocktails de phages et d’effectuer une rotation de phages pour limiter le développement de souches résistantes.