Initiée en 2013 par l’administration en concertation avec Brasseurs de France, cette rénovation a pour objectif, sur la base du décret du 31 mars 1992, de prendre en compte les nombreuses nouvelles recettes et usages dans la production de bières qui ont accompagné l’essor du secteur, explique l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA).
C’est ainsi que le décret, après avoir rappelé que la bière est une boisson fermentée, obtenue à partir d’un moût préparé avec au moins 50% de malt de céréales, d’eau et de houblon, formalise l’utilisation d’ingrédients déjà en usage dans la profession, tels les herbes aromatiques ou les épices, sous réserve de ne pas apporter leur typicité dans le goût du produit final. Il ouvre également la possibilité qu’une bière soit additionnée de toute matière végétale admise dans l’alimentation, au-delà des fruits, légumes, plantes stipulés dans le décret de 1992, ou de miel ou de boissons alcoolisées – à condition de ne pas augmenter le degré alcoométrique final de plus de 0,5% en volume.
Les mentions Bière de garde et bière pur malt font leur apparition
Une telle bière devra porter le nom de « bière à », par exemple Bière au miel. Sont également autorisés désormais les ingrédients d’origine végétale à propriété colorante, naturels par définition et qui ne sont pas des additifs, tels que les extraits végétaux, les concentrés de fruits et de légumes, des extraits de fleur.
La liste de ces ingrédients sera fixée par arrêté. Les mentions bière de garde et bière « pur malt » font leur apparition dans le décret qui entrera en vigueur en janvier 2017, afin d’en consacrer l’usage.
Avec un paysage brassicole en pleine mutation, où le nombre de brasseries a été multiplié par deux en cinq ans, Brasseurs de France annonce rester vigilante sur la formation des brasseurs et mettra prochainement en place une marque collective de qualité. Cette marque aura pour objectif de valoriser le savoir-faire brassicole français et les brasseurs qui investissent en France dans un outil de production pour brasser eux-mêmes à l’inverse d’entreprises commerciales qui sous-traitent, souvent à l’étranger, en laissant entendre une origine locale de leurs bières.
Aujourd’hui, l’association des Brasseurs de France représente une centaine de brasseries soit environ à 95% de la production française de bière. Elle génère en France plus de 2 milliards d’euros de chiffres d’affaire en 2016. Secteur agro-alimentaire majeur par son poids économique de l’amont, l’agriculture, à l’aval, la grande distribution et tous les bars restaurants et brasseries, les activités liées à la filière représentent 64 000 emplois pour un CA total de 12 000 M€, souligne l’Association Nationale des Industries Alimentaires.