Michel Prugue, président de Coop de France, a signé la « Charte d’engagement pour une relance de la création de valeur et pour son équitable répartition au sein des filières agroalimentaires françaises », parrainée par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Stéphane Travert.
Coop de France, qui représente les 2600 coopératives agricoles françaises, a ainsi souhaité marquer son soutien à l’impulsion politique donnée par le gouvernement pour améliorer le revenu des agriculteurs et préserver une agriculture et une alimentation de qualité.
Pour autant, Coop de France émet de sérieux doutes sur sa véritable portée économique : « les « bonnes intentions », seules, ne peuvent transformer des années de relations déséquilibrées en matière de négociations commerciales et Coop de France demande au gouvernement d’aller plus loin pour relancer la création de valeur au profit des agriculteurs » écrit dans un communiqué Coop de France.
Au cours des États généraux de l’alimentation, Coop de France a toujours défendu l’idée que l’évolution des relations commerciales devait reposer sur deux leviers : un levier législatif et réglementaire, d’une part, et un levier comportemental, d’autre part. La charte proposée par le gouvernement et signée aujourd’hui n’active selon Coop de France que le levier « comportemental », ce qui, pour Coop de France, est « une source d’insatisfaction et de profonde inquiétude ».
Coop de France a rappelé au ministre que les coopératives attendaient très rapidement des éléments concrets et qualifiés sur les mesures liées au renforcement de la clause de renégociation ;
au respect de l’interdiction d’exiger de son fournisseur des prix de cession abusivement
bas ;
au seuil de revente à perte ;
et à la limitation des promotions.
Le ministre a indiqué à notre Fédération que ces dispositions seraient présentes dans la loi et que les travaux sur son avant-projet allaient s’engager rapidement.
« Signer cette charte n’est certainement pas signer un chèque en blanc ! Nous serons extrêmement vigilants sur la façon dont seront abordées les négociations commerciales 2018 et sur les mesures qui seront proposées par le gouvernement dans le cadre législatif. Il est indispensable que nous soyons en mesure d’assurer un juste retour de valeur à nos adhérents. » a déclaré Michel Prugue.