Au sein du département économie et compétitivité de l’ANIA, l’association nationale des industries alimentaires, Stéphane Dahamani, directeur Economie, suit les dossiers relatifs à l’économie et la compétitivité du secteur agroalimentaire.
Suite aux élections présidentielles aux Etats-Unis, partenaire incontournable de la France, Stéphane Dahamani donne son point de vue sur l’impact de ces élections sur le secteur agroalimentaire français. La France étant le 4ème fournisseur mondial de produits agroalimentaires pour le marché américain.
“Notre solde commercial vis-à-vis du marché US est largement excédentaire avec un excédent autour de 3 milliards d’euros à comparer avec un solde commercial global de 6 milliards d’euros dans l’alimentaire à l’issue du mois de septembre 2016”, relate l’économiste, rappelant que près de 9 % des exportations agroalimentaires françaises sont à destination des US sur les 9 premiers mois de l’année 2016. Cette tendance s’étant renfoncée en 2016 (+9%).
Des produits français reconnus
Selon Stéphane Dahamani, un protectionnisme accru de la part des Etats-Unis, via la mise en place de barrières tarifaires et l’augmentation de droits de douanes, « fragiliserait le marché agroalimentaire français dans la mesure où les performances commerciales françaises reposent sur un nombre limité de produits et de pays : le marché américain représente 50 % des performances françaises en termes de solde commercial ».
Ce dernier souligne également que le secteur des boissons alcoolisées distillées, des produits laitiers (et fromages) et du vin recouvrent à eux seuls près de 80 % des exportations agroalimentaires à destination du marché américain. « A ce stade, le risque apparaît plutôt macroéconomique, via un risque de ralentissement du commerce mondial, qui pourrait entraîner un choc négatif sur la croissance de nos partenaires commerciaux. A court terme, l’impact devrait toutefois rester limité, tant les fondamentaux de l’économie américaine apparaissent actuellement solides avec une croissance économique forte, un marché de l’emploi bien orienté et une consommation robuste » estime-t-il. Par ailleurs, les produits agroalimentaires français sont reconnus pour leur qualité et le potentiel de demande reste particulièrement significatif.
Pour l’économiste, « le maintien d’une grande vigilance de la part des autorités françaises sur les risques et les opportunités des accords de libre-échange demeure indispensable ».