L’annonce de la fermeture de quatre sucreries par Cristal Union et le groupe allemand Sudsücker s’annonce comme un drame économique pour la filière sucrière française. Avec ces quatre fermetures, près de 15% de la production française est en péril selon les acteurs de la filière.
Pour ces derniers, l’arrêt de la production sur les sites de Cagny (Calvados) et d’Eppeville (Somme) démontre la forte concurrence européenne à laquelle la France fait face sur les marchés agricoles. En ciblant deux sites français, l’industriel allemand Sudsücker préserve ses capacités industrielles outre-Rhin. « Pourquoi les producteurs français devraient-ils assumer seuls la baisse des cours mondiaux du sucre ? » s’interroge la filière française expliquant que «prétendre redresser significativement les cours mondiaux du sucre en réduisant de 0,4 % le potentiel productif mondial constitue un argument peu convaincant».
Sophie Primas, sénatrice des Yvelines et Présidente de la commission des affaires économiques, estime que « la multiplication de ces annonces au détriment de notre agriculture et de notre industrie démontre l’inefficacité actuelle de notre arsenal juridique pour garantir nos intérêts dans la compétition économique mondiale ».
En démantelant une filière agricole historiquement exportatrice, ces décisions pourraient accentuer encore l’érosion de l’excédent commercial français lié à son agriculture estime la filière sucre qui dénonce des pertes de parts de marché qui se feront, «comme pour d’autres filières, au profit d’importations de sucre produit dans d’autres pays européens où ne sont pas respectées les normes de production imposées aux betteraviers français».
Une délégation transpartisane de sénateurs, de députés et d’élus locaux du Calvados devait se rendre hier à Cagny pour rencontrer la direction de la sucrerie de Saint Louis Sucre, les représentants des salariés ainsi que les producteurs agricoles concernés.