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Négociations commerciales 2018 : L’ANIA dresse un constat inquiétant

« Si rien n’est fait, l’état d’esprit des Etats généraux de l’alimentation ne survivra pas au-delà du 1er mars 2018. Les enseignes de la grande distribution ne peuvent continuer à assumer seules contre tous un double discours », dénonce l'ANIA.

«Menaces de déréférencement, demandes massives de déflation, pression économique inacceptable sur les partenaires, comportements contraires à la loi, grande braderie sur les produits…, les négociations commerciales 2018 post Etats généraux de l’alimentation se passent extrêmement mal», dénonce l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA). Ce constat établi sur la base des résultats de l’Observatoire des négociations a été confirmé par une majorité d’acteurs présents, y compris par les services de l’Etat, lors du Comité de suivi des relations commerciales.
«Le temps presse, il y a urgence ! Il ne reste plus que 5 semaines avant la fin des négociations pour obtenir un strict respect de la loi et de la charte d’engagement» explique l’ANIA qui demande fermement à la grande distribution «d’arrêter tout double discours sur la façon dont se déroulent les négociations et de traduire ses paroles en actes. L’Etat doit rétablir un ordre économique plus juste. Faute de quoi, l’esprit des Etats généraux de l’alimentation ne survivra pas au 1er mars».

Les demandes de déflation sont massives

Moins d’un mois après la fin des Etats généraux de l’alimentation et deux mois après la signature de la charte d’engagement «pour une relance de la création de valeur et pour son équitable répartition au sein des filières agroalimentaires françaises» par tous les acteurs de la filière et notamment toutes les enseignes de la grande distribution, “force est de constater que rien n’a changé dans les box de négociation. Pire, les demandes de déflation sont massives et les signalements de mauvaises pratiques commerciales de la grande distribution à l’encontre des entreprises alimentaires sont encore plus nombreux que l’année dernière”.
Ce constat de l’Observatoire des négociations commerciales de l’ANIA, complété de sondages réguliers auprès des entreprises, quelle que soit leur taille, est aujourd’hui confirmé par une large majorité d’acteurs convoqués au Comité de suivi des relations commerciales par Stéphane Travert, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et Delphine Gény-Stephann, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances.
Pour l’ANIA, ce bilan est très inquiétant, «preuve de la remise en cause par les acteurs de la grande distribution de la Charte d’engagement qu’ils avaient pourtant signée en novembre dernier, vient assombrir la dynamique positive enclenchée avec les Etats généraux, et la volonté, qui semblait sincère, des distributeurs de mettre un terme à la guerre des prix. Les déclarations successives du Président de la République et du Premier ministre en fin d’année n’y ont rien changé, donnant le sentiment que ce sont 4 centrales d’achat qui imposent en toute impunité leur guerre des prix et leur propre loi à tous : Etat, agriculteurs, transformateurs et in fine aux citoyens».
Dans les tous prochains jours, les engagements de tous les distributeurs devront se traduire en actes. «Si rien n’est fait, l’état d’esprit des Etats généraux de l’alimentation ne survivra pas au-delà du 1er mars 2018. Les enseignes de la grande distribution ne peuvent continuer à assumer seules contre tous un double discours».

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