A la suite de la découverte de plusieurs foyers d’influenza aviaire hautement pathogène H5N8 dans des élevages du Sud-Ouest et de cas dans la faune sauvage dans le Pas-de-Calais et la Haute-Savoie, le ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la Forêt a décidé de relever le niveau de risque vis-à-vis de la maladie au niveau “élevé” sur l’ensemble du territoire national.
Ce choix a également été motivé par l’évolution rapide de la situation sanitaire en France et dans plusieurs pays d’Europe et par la dynamique de propagation du virus. Le risque « élevé » entraîne la mise en place de mesures de protection renforcées sur l’ensemble du territoire national, à savoir : l’obligation de confinement ou de pose de filets permettant d’empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages pour tous les élevages commerciaux de volailles (sauf dérogation précisée par arrêté) et toutes les basses-cours (sans dérogation possible) ; l’interdiction de tout rassemblement de volailles vivantes, et en particulier des marchés de volailles vivantes.
Les rassemblements peuvent avoir lieu sous dérogation, si notamment des dispositions sont mises en œuvre pour éviter tout risque de contamination par les oiseaux sauvages d’eau (oiseaux de la faune sauvage susceptibles d’être infectés par l’influenza aviaire) et entre volailles issues de différents élevages ; l’interdiction de lâchers de gibiers à plume sur tout le territoire national. Les lâchers de faisans et de perdrix peuvent être, eux, autorisés sous certaines conditions, tout comme l’utilisation des appelants.
Pas de risques pour les foies gras en préparation
Enfin, le ministère rappelle qu’en parallèle de ces dispositions, des mesures de biosécurité strictes doivent être respectées dans toutes les exploitations de volailles et par toutes les personnes susceptibles de rentrer dans les élevages de volailles du territoire national. La gestion de ce nouvel épisode d’influenza aviaire dépend de la mobilisation et l’engagement de tous les acteurs du secteur.
Pour Loïc Evain, directeur général adjoint de l’Alimentation au ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, « les foies gras actuellement en préparation ou qui vont être commercialisés ne présentent pas de risques pour la santé humaine » grâce à une série de barrières et de protections qui ont été mises en place. De plus, parce que le virus H5N8 qui ne se transmet pas par voie alimentaire mais uniquement par voie respiratoire, n’est pas transmissible à l’homme, il n’y a pas de risque que les foies gras puissent être à la source d’un risque sanitaire, rassure le site du ministère. « Lorsqu’on présente à l’abattage des animaux, quels qu’ils soient, une inspection vétérinaire avant et après leur mise à mort est réalisée afin d’écarter de la chaîne alimentaire des animaux qui ne seraient pas en bonne santé. Et tous les canards abattus jusqu’à présent ont subi ces inspections ante et post mortem » explique Loïc Evain.