The NPD Group, l’un des leaders mondiaux des études de marché, partenaire du Sirha, s’est penché sur la livraison de plats en France. Le secteur est plus que jamais performant puisqu’il a enregistré depuis un an une croissance de 20% en restauration commerciale (chiffres à septembre 2018), notamment grâce à la restauration rapide. Véritable phénomène de société, la livraison pèse aujourd’hui 160 millions de visites en restauration commerciale (hors cantines), soit 3% des visites totales du marché.
Généralisée sur tous les moments de la journée, la livraison fait des émules dès le matin. Effectivement, bien qu’il ne concentre que 17% des commandes, le petit-déjeuner enregistre une progression supérieure à 15% en un an. Un bond en avant qui permet au petit-déjeuner livré de s’imposer comme un nouveau levier de croissance en boulangeries / sandwicheries.
Cependant, le moment phare de la livraison de repas reste indéniablement le dîner, qui concentre à lui-seul la moitié des commandes (49%) et progresse avec le même dynamisme que le petit déjeuner en un an.
«Alors que le business global de la restauration commerciale est concentré autour du déjeuner, la livraison à domicile s’avère ultra performante à l’heure du dîner. Une aubaine pour les restaurateurs : non seulement les offres et les menus sont moins répandus en soirée, mais les consommateurs vont plus facilement se faire plaisir une fois la journée derrière eux», explique Maria Bertoch, Industry Expert Foodservice, The NPD Group commente : «Une alchimie gagnante puisque le ticket moyen des commandes passées en livraison en soirée est de 9,7 € – contre 7,1 € le midi».
Le digital s’impose définitivement
Autre raison qui explique le boum de la livraison en restauration hors domicile : le déploiement du service dans tout l’Hexagone. Jusqu’ici cantonnés à l’Ile de France et aux principales grandes villes, les opérateurs type Deliveroo, Uber Eats ou Just Eat gagnent du terrain en province, armés de codes promotionnels et d’une présence massive sur les réseaux sociaux.
Résultat : les commandes livrées passées par Internet (via le site du restaurant, un agrégateur ou une application mobile) bondissent de 66% en un an et concentrent aujourd’hui 50 % du marché de la livraison. À elles-seules, les commandes passées depuis une application mobile progressent de 38% grâce à un discours marketing à la fois attractif et gourmand qui séduit tout spécialement les Millenials. L’enjeu est de taille puisque les 18-35 ans représentent aujourd’hui 50% des adeptes de la livraison.
Le circuit de la livraison comme un secteur en pleine croissance
Sur le podium des produits les plus consommés, la pizza conserve sa première position mais souffre tout de même de l’élargissement de l’offre de produits livrés. Elle est talonnée par le sandwich, lui aussi en léger recul. En troisième place, le burger est en état de grâce et double le volume de ses ventes en 5 ans, porté notamment par les partenariats mis en place entre certains agrégateurs et des acteurs « poids-lourds » du segment.
«Cela fait quelques temps que l’on surveille le circuit de la livraison comme un secteur en pleine croissance. Le service continue à gagner en maturité : on sait aujourd’hui que les principales raisons pour lesquelles les consommateurs n’utilisent pas la livraison pour acheter un repas (hors pizza) sont le prix ou la disponibilité dans leur région.
Mais ces freins vont être levés au fil du temps car cette tendance va continuer à évoluer. Il n’y a qu’à regarder outre-Manche où la livraison pèse 3 fois plus qu’en France grâce à une offre complètement hétéroclite» explique l’Experte Foodservice, The NPD Group.