Si toute l’industrie agroalimentaire est concernée par les exigences du consommateur, le secteur des corps gras doit en plus redorer son image nutritionnelle dégradée durant de nombreuses années.
Sans huile de palme, végétal, bio, enrichis aux oméga 3 et 6…, pour séduire les consommateurs, les marques de beurre, margarine et d’huile tentent aujourd’hui de «dédiaboliser» leurs produits en affichant des informations nutritionnelles et de traçabilité ouvertement affichées sur leur produit.
A chacun son beurre et ses huiles chez Fruit d’Or
La marque Fruit d’Or l’a bien compris et affiche de nouveaux produits répondant aux exigences des consommateurs à savoir l’origine des matières premières et les qualités nutritionnelles. Le nouveau Fruit d’Or Bio sans huile de palme allie ainsi la qualité d’ingrédients issus de l’agriculture biologique à une recette unique sans huile de palme. «La recette de Fruit d’Or Bio sans huile de palme est naturellement riche en oméga 3 bons pour votre cœur et riche en vitamine E, un antioxydant naturel. L’allanblackia, un ingrédient clé de Fruit d’Or bio sans huile de palme, est un arbre cultivé en Afrique tropicale dont on récolte les graines qui sont ensuite pressées pour obtenir l’huile d’allanblackia, qui donne la texture onctueuse à ce nouveau Fruit d’Or» explique la marque au consommateur.
La marque propose également Fruit d’Or 100% végétal sans huile de palme ! Une recette sans conservateur et certifié vegan ! Et si vous êtes intolérants aux lactoses ou allergique au lait, Fruit d’Or 100% Végétal est garantie sans lait et sans lactose. Idem pour son huile, 100% végétal et Fruit d’Or BIO. «Grâce à cette huile, ces produits contribuent à restaurer et conserver les paysages forestiers et fournissent un revenu supplémentaire aux exploitants locaux en Tanzanie » explique Fruit d’Or. La marque propose également l’huile de coco obtenue à partir de la chair blanche des noix de coco, une huile qui se prête à de nombreuses recettes.
«L’huile de palme utilisée dans Fruit d’Or est durable»
Afin de répondre aux questions de traçabilité et environnementales, Fruit d’Or explique que «L’huile de palme utilisée dans Fruit d’Or est originaire de Malaisie ou d’Indonésie. Dans ces pays, le palmier et ses fruits ont toujours été utilisés par les populations locales. L’huile de palme utilisée dans Fruit d’Or est durable. Durable signifie protéger les arbres tropicaux que l’on fait pousser, stimuler la biodiversité et mettre en avant une culture plus respectueuse des individus et des communautés locales, en fournissant par exemple une éducation aux enfants défavorisés dans les tropiques et en améliorant le niveau de vie des agriculteurs». Mais pourquoi Fruit d’Or contient-il de l’huile de palme ? « C’est nécessaire: l’huile de palme apporte la juste quantité d’acides gras saturés, indispensable afin de garantir une texture onctueuse et tartinable, tout en ayant un goût neutre. Elle contient de la vitamine E, un antioxydant naturel» explique la marque.
oméga 3, nouvelles stars
Les produits St Hubert affirment se distinguer quant à a eux par la qualité de leurs matières grasses. «Certains de nos produits contiennent naturellement des oméga 3. Les oméga 3 de type ALA (acide alpha-Linolénique) contribuent au maintien d’une cholestérolémie normale, favorisant ainsi la bonne santé cardiovasculaire. En fournissant à l’organisme des oméga 3 qu’il ne peut produire lui-même, nos produits participent à une bonne santé cardio-vasculaire, dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Quant aux oméga 3 de type DHA ( acide docosahexaénoïque) , ils contribuent au fonctionnement normal du cerveau et au maintien d’une vision normale, pour une consommation journalière de 250 mg, dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée , et d’un mode de vie sain».
Cap sur les besoins nutritionnels pour St Hubert
«Parce que depuis plus de 30 ans, la nutrition fait partie des engagements de St Hubert, nous élaborons nos produits pour qu’ils répondent aux besoins nutritionnels de chacun. Allégés en matières grasses, ils respectent votre équilibre et participent à une alimentation saine. Le profil nutritionnel des produits St Hubert est optimisé dans un souci constant de limitation de la teneur en acides gras saturés (AGS), en phase avec les recommandations de santé publique. Concrètement, une portion de 10g (soit l’équivalent de la matière grasse étalée sur une tartine) apporte seulement 10% des apports quotidien recommandés en acide gras saturés». La marque propose ainsi avec St Hubert 41, «38% de matières grasses seulement», avec St Hubert Omega 3, «une recette naturellement riche en oméga 3, qui participent au bon fonctionnement cardiovasculaire », avec St Hubert Oméga 3 DHA «Tout le bon goût de St Hubert associé aux bienfaits du DHA, un acide gras essentiel à l’organisme pour tous ceux qui souhaitent prendre soin du capital cérébral et de la vision». Etc…
Les Industries du Végétal défendent les margarines
Parce que certaines contiennent des huiles hydrogénées (nécessaire à l’industrie pour les rendre solides), à l’origine d’acides gras «trans» auxquels on attribue une augmentation des risques de maladies cardio-vasculaires, les margarines sont souvent décriées.
Récemment, l’OMS a d’ailleurs fait part de sa volonté de réduire l’exposition des consommateurs aux «acides gras trans» (AGT). Or, en France, lors d’un banc d’essai mené en 2009 par l’UFC Que Choisir, seules deux margarines (Dia et Leader Price) sur 17 testées, contenaient des graisses partiellement hydrogénées.
«Une interprétation abusive de cette recommandation peut induire les consommateurs en erreur sur le risque lié à la consommation de margarine. Les margarines mises en marché en France sont exemptes «d’acides gras trans». En France, les margarines commercialisées sont pauvres en «acides gras saturés» et ne contiennent pas «d’acides gras trans» », rappelle les Industries du Végétal regroupant trois fédérations professionnelles indépendantes Fedalim (Pôle de regroupement de fédérations ou de syndicats de l’industrie alimentaire), la FNCG (La Fédération Nationale des Corps Gras), et le GEPV (Groupe d’Etude et de Promotion des Protéines Végétales), soit plus de 360 entreprises,
«Les acides gras saturés augmentent le niveau de cholestérol et le risque cardiovasculaire. Il est largement préférable de réduire à la fois la consommation de graisses saturées et les trans. Les margarines sont riches en « acides gras polyinsaturés et monoinsaturés » dont les effets sur la santé cardiovasculaire sont reconnus.
Les recommandations OMS s’adressent d’abord à la consommation nord-américaine et ne reflètent pas la réalité de l’offre en Europe» précise-t-elle.
Lesieur : «On n’a pu éviter de faire consommer 138 tonnes d’acide gras saturé»
Cela fait 25 ans que Lesieur travaille sur des démarches d’amélioration nutritionnelle de ses produits. Lesieur a eu l’opportunité de concrétiser son travail avec les pouvoirs publics au travers d’une charte nutritionnelle comportant différents engagements.
«On pourrait se dire qu’une marque qui fabrique des huiles et des sauces n’est pas légitime dans le domaine de la nutrition, alors qu’aujourd’hui, dans un contexte de réduction des matières grasses globales, c’est très important d’avoir une part des matières grasses végétales qui progresse » explique Romain Nouffert, directeur général de Lesieur.
«L’engagement nutritionnel de Lesieur est vraiment dans l’ADN de la marque. La meilleure preuve c’est quand, en 2011, Nicolas Sarkozy a voulu bâtir un plan obésité, il y a associé des médecins, des professionnels de la santé etc, et deux sociétés privées associées à ce plan, Danone et Lesieur avec qui nous avons construit ce plan Obésité». Suite à cela, l’étude réalisée en 2014, a montré que parmi 10 marques orientées santé, nutrition dans le domaine alimentaire, Isio4 était la marque qui avait la meilleure image.
Les consommateurs pas experts en nutrition
«Notre objectif est d’apporter des produits sains, de bonne qualité, bons et gourmands à l’ensemble de nos consommateurs », explique Sylvie Breton, directrice Recherche et Innovation Huiles et condiments Lesieur. «On ne souhaite pas non plus et ce n’est pas possible que les consommateurs deviennent des experts en nutrition, c’est pour cela que nous adaptons nos informations en fonction des publics. Par exemple, au niveau de la société, l’ensemble des collaborateurs a eu une formation en nutrition. Cela fait plus de 25 ans que l’on travaille avec des professionnels de la santé. Nous avons développé des outils adaptés pour les aider à mieux prendre en charge leur patient sur le plan nutritionnel. Et bien évidemment, avec nos consommateurs, puisque la santé passe par des produits de bonne qualité nutritionnelle mais également par le plaisir, le plaisir du partage et de la convivialité au moment des repas. Nous accompagnons nos consommateurs avec un certain nombre d’astuces, de recettes pour leur expliquer comment intégrer nos produits ou nos sauces à chaque repas».
«Tous les objectifs ont été atteints voire même dépassés. Pour vous donner deux exemples concerts de ce que l’on a pu faire, sur les huiles Frial, on a pu éviter de faire consommer 138 tonnes d’acide gras saturé, ce qui est quand même une bonne chose. Et sur nos sauces salades, on a évité de faire consommer 33 tonnes de sel au consommateur. Bien sûr nous allons continuer à travers d’autres systèmes à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits pour aussi améliorer finalement la santé de nos consommateurs».