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Corps gras : Une consommation marquée par les cultures culinaires régionales

La filière des Corps Gras comprenant la fabrication d’huiles végétales brutes et raffinées, les graisses animales, les margarines et dérivés d’acides gras, représentent un chiffre d’affaires d’environ 7 Mds€, 4000 emplois directs et un grand nombre d’emplois induits. Le secteur des corps gras se caractérise par un degré de concentration des opérateurs très élevé. Ainsi les 4 premières entreprises …

Corps gras : Une consommation marquée par les cultures culinaires régionales
La production de beurre représente environ 410 000 tonnes par an, ce qui fait de la France le second producteur de beurre en Europe derrière l’Allemagne.

La filière des Corps Gras comprenant la fabrication d’huiles végétales brutes et raffinées, les graisses animales, les margarines et dérivés d’acides gras, représentent un chiffre d’affaires d’environ 7 Mds€, 4000 emplois directs et un grand nombre d’emplois induits.
Le secteur des corps gras se caractérise par un degré de concentration des opérateurs très élevé. Ainsi les 4 premières entreprises réalisent la quasi-totalité du chiffre d’affaires (90% du C.A. pour les huiles raffinées), quels que soient les segments.
Pour la margarine, cette concentration est maximum puisque 3 entreprises réalisent 100% du chiffre d’affaire du secteur. Le secteur est dominé par des opérateurs de grande taille, français (Sofiprotéol, Saria Industries) ou étrangers (Cargill, Unilever, Vandemoortele).
Ces groupes interviennent généralement dans plusieurs domaines : alimentation humaine, animale et énergie. Le secteur des huiles végétales est fortement importateur pour certaines d’entre elles qui sont très peu ou pas produites en France (arachide, coco, palme, olive, etc.).
Près des deux tiers de la production d’huiles en France est destinée à l’alimentation humaine, soit en consommation directe par les ménages, soit dans les industries agroalimentaires (fabricants de sauces et condiments, plats préparés, produits frits, pâtisseries, etc…).

La France, grosse consommatrice de beurre

La production de beurre représente environ 410 000 tonnes par an, ce qui fait de la France le second producteur de beurre en Europe derrière l’Allemagne. Grosse consommatrice, elle importe également 124 000 tonnes (pour des exportations à hauteur de 50 000 tonnes).
La production nationale de margarines et matières grasses tartinables s’élève à 81 800 tonnes en 2011, secteur dominé par trois entreprises : Unilever, St Hubert et Lactalis.
Au niveau des huiles végétales, trois huiles raffinées sont principalement produites sur le territoire : l’huile de colza (960 000 tonnes), dont la production est en léger recul, l’huile de tournesol (496 000 tonnes) et l’huile de soja (120 000 tonnes).
La France produit également de l’huile d’arachide (21 000 tonnes, à partir de produits de base importés), de l’huile d’olive (5 000 tonnes) mais pour ces huiles comme pour les autres huiles consommées, le gros de la consommation est représenté par des importations.

Une consommation en baisse depuis 30 ans

La France est le plus gros consommateur de beurre par habitant avec près de 8 kg par an. Les ventes de beurres en grande distribution avoisinent les 176,6 millions de kg dont 51% des ventes sont réalisées en hypermarchés (90,2 mkg), 33 % en supermarchés (58,4 mkg) et 15,7% en hard discount (16,3 mkg). Les ventes ont baissé entre 2011 et 2012 de près d’1 million de kg. La baisse de consommation du beurre est une baisse de long terme commencée il y a près de 30 ans et dû notamment à la concurrence d’autres matières grasses comme les margarines ou les huiles végétales.
Le marché du beurre est d’environ 1 milliard 19 millions d’€. Le beurre est consommé par 97 ménages sur 100 soit environ 24,9 millions de foyers. Le marché des margarines, lui, a connu une évolution structurelle :
 En 2000, il représentait 331 millions d’euros pour un volume total de 99 000 tonnes avec une répartition de 92% du marché en valeur au profit des margarines classiques (traditionnelles et allégées) et 8% pour les margarines «santé». Aujourd’hui, le marché a développé sa valorisation produit avec des ventes estimées à 471 millions d’euros pour 93 000 tonnes et une inversion de la répartition, les margarines «santé» représentant 63% du marché. La consommation par habitant et par an est en baisse avec 2,66 kg (2,8 kg en 2009).
 La margarine est consommée par 65 ménages sur 100.
Au niveau européen, 1,4 MT de margarine en B2C et 817 000 T en B2B sont produites. Seules deux entreprises produisent de la margarine en France : Saint Hubert et Lactalis.En 2012, la production française de margarine a atteint 93 000 tonnes pour des ventes estimées à 471 millions d’euros.

Huiles végétales : Un marché avoisinant les 300 millions de litres

La France est le premier producteur d’oléagineux au sein de l’UE devant l’Allemagne. En 2015, ce sont 6,5 MT de graines oléagineuses triturées pour une production nationale de 2,7 MT d’huiles brutes. Cette production est composée à 75% de colza, 20% de tournesol et 4,7% de soja.
Les surfaces en grandes cultures bio sont actuellement faibles comparativement aux autres filières. En 2015, elles représentent 305 000 ha soit seulement 2,5% des grandes cultures. Face à l’essor de la demande, l’ITAB , ARVALIS – Institut du végétal et Terres Inovia ont signé une convention de partenariat le 24 novembre 2016 pour contribuer à une R&D efficace, vecteur de performance pour les producteurs bio et leurs filières.
La consommation d’huiles végétales en France est répartie entre une consommation alimentaire (consommation des ménages et consommation des IAA / Industries Agro-Alimentaires) et une consommation industrielle (biocarburants…). La consommation apparente d’huiles végétales est estimée à 3 millions de tonnes dominée par le colza, le soja, la palme et le tournesol qui sont les huiles végétales les plus utilisées dans l’industrie agroalimentaire notamment.
En grande distribution, les huiles végétales représentent un marché de 287,1 millions de litres pour une valeur de 795,4 millions d’€. Ce marché est dominé par l’huile de tournesol et l’huile d’olive qui représentent à elles deux près de 65 % du marché en volume.
En France, sa production reste marginale avec 5 000 tonnes produites. Environ 4 200 hectares de culture (soit 25%) sont consacrés au marché Bio. Les huiles végétales sont consommées par 95 ménages sur 100.
Cette consommation, bien qu’évolutive, est encore très marquée par les cultures culinaires régionales avec une forte consommation de margarine dans le Nord, d’huiles végétales dans le Sud-Est, de beurre dans le Nord-Ouest. L’île de France se démarque de part l’hétérogénéité de ses consommateurs, ce qui agit évidemment sur les habitudes culinaires !
Concernant les graisses animales qui font également partie des corps gras, on compte une douzaine d’entreprises adhérentes au SIFCO (Syndicat des Industries Françaises des COproduits animaux). Elles représentent 3,3 MT de matières premières traitées en 2015. Les corps gras animaux de la catégorie 3 et alimentaire représentent 426 000 tonnes dont 46% sont dédiées à l’oléochimie. (Sources : IRISymphony, Nielsen, les producteurs de Margarines, Xerfi (étude sur les Corps Gras), le CNIEL)

ParLa rédaction

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