La FAO accueillait en avril dernier le 2ème Symposium international sur l’agroécologie afin d’opérer des changements en profondeur sur la production alimentaire. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, a ainsi appelé à construire des systèmes alimentaires plus sains et équilibrés, ajoutant que l’agroécologie pouvait contribuer à une telle transformation.
Ce dernier a rappelé que la plupart de la production alimentaire se basait sur des systèmes agricoles nécessitant beaucoup d’intrants et de ressources et nocifs pour l’environnement, ayant pour conséquence, la dégradation croissante des sols, des forêts, de l’eau, de la qualité de l’air et de la biodiversité. José Graziano da Silva est revenu sur la production à tout prix non suffisante pour éradiquer la faim mais nous confrontant à une épidémie mondiale d’obésité.
Promouvoir des systèmes alimentaires durables
«Nous devons encourager un changement en profondeur de la manière dont nous produisons et consommons les aliments. Nous devons promouvoir des systèmes alimentaires durables qui offrent une alimentation équilibrée et nutritive, des services écosystémiques et une meilleure résilience face au climat. L’agroécologie peut contribuer au processus de transformation de nos systèmes alimentaires» a -t-il souligné. Associant le savoir traditionnel au savoir scientifique, l’agroécologie applique des approches écologiques et sociales aux systèmes agricoles, en prenant en compte les multiples interactions qui existent entre plantes, animaux et environnement. Un exemple d’agroécologie est celui d’un écosystème conçu par des agriculteurs chinois où les feuilles des mûriers sont données à manger aux vers à soie dont les déchets corporels servent ensuite de nourriture aux poissons. La matière organique présente dans les bassins de boue des poissons est ensuite utilisée comme engrais pour les mûriers, complétant ainsi un cercle vertueux de production. Pendant des siècles, ce système a contribué au bon fonctionnement des entreprises auxiliaires telles que la production de soie. En s’inspirant de ces modes de culture, l’agroécologie s’avère comme une solution pertinente en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de relever les défis qui y sont liés.
Place aux innovations pour provoquer un changement
Investir dans les connaissances et l’innovation est essentiel afin d’exploiter pleinement le potentiel de l’agroécologie. Une équipe de scientifiques espagnols a ainsi présenté CONECT-e, une plateforme en ligne conçue pour les agriculteurs et autres afin de stocker et de partager des connaissances écologiques traditionnelles avec les scientifiques. Une exposition ghanéenne met à l’honneur un projet soutenu par ActionAid et mené par des agriculteurs qui encourage l’accès des femmes aux services de vulgarisation agricole en promouvant l’agroécologie. Le projet a permis aux petites exploitantes agricoles d’augmenter leur production agricole grâce à l’agroécologie, en dépendant moins des intrants externes tels que les herbicides.