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Le bisphénol A perturberait les petites filles !

Une étude publiée hier lundi 24 octobre 2011 dans la revue Pediatrics a établi d’étranges corrélations entre l’exposition au bisphénol A (BPA) de fillettes pendant la grossesse et leurs troubles comportementaux à trois ans.

Une étude publiée hier lundi 24 octobre 2011 dans la revue Pediatrics a établi d’étranges corrélations entre l’exposition au bisphénol A (BPA) de fillettes pendant la grossesse et leurs troubles comportementaux à trois ans.

 

Ainsi, les scientifiques de l’école de santé publique de l’université Harvard ont étudié les données collectées auprès de 244 mères et de leurs enfants, de la grossesse à leurs trois ans. Des échantillons d’urine ont été analysés à 16 et 26 semaines de grossesse, ainsi qu’à la naissance et aux trois premiers anniversaires des enfants. De plus, un questionnaire a été rempli par les parents sur le comportement de leur enfant.

Les résultats se sont révélés riches d’enseignement : déjà, il est intéressant de noter que le BPA a été détecté dans 85% des échantillons d’urine des mères et dans 96% de ceux des enfants. Mais le principal résultat est encore plus étonnant. Les scientifiques se sont en effet aperçus que plus les taux d’exposition au BPA avaient été importants pendant la grossesse, plus les petites filles de trois ans présentaient des risques de troubles comportementaux : « les concentrations plus importantes de bisphénol A pendant la gestation étaient associées à une conduite plus agressive, anxieuse, hyperactive et dépressive, à une inhibition et à un contrôle émotionnel plus faible chez les filles ». Et l’égalité entre les sexes n’est pas avérée : « cette tendance est plus prononcée pour les filles, ce qui suggère qu’elles sont plus vulnérables que les garçons à l’exposition au bisphénol A in utero », ont écrit les auteurs de l’étude. Cependant, « aucun des enfants n’avait de comportement cliniquement anormal, mais certains d’entre eux avaient plus de troubles comportementaux que d’autres », a expliqué Joe Braun, le principal auteur de l’étude et chercheur en santé environnementale à Harvard.

 

Ainsi, cette étude vient apporter sa pierre à l’édifice quant au lien existant entre l’exposition au BPA des fœtus pendant la grossesse et le comportement des enfants par la suite. Aucune étude n’avait permis jusqu’alors de démontrer que la période in utero constitue un moment critique (appelé par les scientifiques « fenêtre d’exposition », de la même façon que la puberté) au cours duquel le BPA impacte particulièrement l’enfant.

 

Cependant, le nombre de mères suivies est encore trop faible pour être correctement généralisé à l’ensemble de la population, et les auteurs appellent à poursuivre les recherches : « il y a un débat important sur la toxicité de l’exposition à de faibles doses de BPA et les résultats présentés ici méritent de nouvelles recherches ».

En attendant, il s’agit d’un nouveau coup porté au BPA, dont la fin de l’utilisation en France semble en bonne voie. De son côté, l’EFSA va analyser les deux rapports accablant le BPA publiés récemment par l’Anses et rendra ses conclusions fin novembre 2011.

ParLa rédaction
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