“Affaire Séralini”, vers une interdiction des OGM ?
Pour Monsanto, "l'alimentation OGM est aussi sûre que celle sans OGM"Les réactions aux résultats de l’étude dirigée par Gilles-Eric Séralini sont nombreuses.
Pour Monsanto, “l’alimentation OGM est aussi sûre que celle sans OGM”
Les réactions aux résultats de l’étude dirigée par Gilles-Eric Séralini sont nombreuses. Très attendue, la réaction de Monsanto est venue par la voix de Yann Fichet, directeur des affaires institutionnelles et financières de l’entreprise agroalimentaire.
Interrogé par le Midi Libre. Bien qu’il affirme que l’étude est « sérieusement » prise en compte, Yann Fichet explique également que « nombre d’études ont confirmé que l’alimentation OGM est aussi sûre que celle sans OGM ».
A l’argument de « l’étude longue » avancée par Gilles-Eric Séralini, le directeur des affaires institutionnelles et financières de Monsanto répond que « depuis quinze ans, des millions, des milliards même, d’animaux ont consommé des aliments aux OGM sans que cela n’ai produit de tels effets ».
S’étonnant que l’étude ait « été financée par la grande distribution », Yann Fichet conclut en rappelant l’avis de l’OMS sur la question des OGM : « Aucun effet sur la santé humaine résultant de la consommation de tels aliments ».
Monsanto: La communauté scientifique donne ses premiers avis
A l’instar de Philippe Joudrier, interrogé par Enviroscope, et qui indiquait que la France importait chaque année 4 millions de tonnes de soja issu de plantes génétiquement modifiées, pour l’incorporer à l’alimentation d’un grand nombre d’espèces : bovins, ovins, porcs, etc.
« Aucun problème vétérinaire n’a été constaté chez ces animaux, dans aucun pays ».
Pour cet ancien directeur de recherche à l’INRA, membre de l’Association Française des Biotechnologies pour le Végétal (AFBV), « il n’y a pas d’alimentation OGM, pas plus qu’il n’y a d’alimentation sans OGM. Il y a seulement des produits à base de plantes modifiées ». Il poursuit en expliquant qu’une alimentation « sans OGM n’au aucun sens, c’est simplement une communication commerciale ».
Pour Philippe Joudrier, « il est totalement faux de laisser croire au public que la nourriture à base d’OGM puisse avoir un effet sur la santé ». Enfin, le chercheur remet clairement en question l’étude menée par Gilles-Eric Séralini, précisant que ce dernier « n’est pas toxicologue », et que ces travaux « ont été réalisés sur une espèce de rat qui développe spontanément des tumeurs ».
Si le danger OGM se vérifie, la France défendra leur interdiction
Du côté du gouvernement, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé jeudi à Dijon que si le danger de certains OGM était vérifié la France “défendrait au niveau européen” leur interdiction, après une étude alarmante sur le sujet.
La Commission européenne a annoncé le même jour le gel de l’examen de la demande de renouvellement de l’autorisation de culture accordée à Monsanto pour un autre OGM, le MON 810, en attendant l’avis de l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur l’étude rendue publique.
Sur fonds de tensions entre l’EFSA et Gilles-Eric Séralini
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’étude de Gilles-Eric Séralini ne fait pas l’unanimité à Bruxelles. Comme le rapporte l’AFP, M. Séralini a été auditionné par une poignée de parlementaires européens, en présence de la directrice de l’Autorité de sécurité alimentaire européenne (EFSA), Catherine Geslain-Lanéelle.
Même si celle-ci a confirmé que son agence procéderait bien à l’expertise de l’étude, elle a également insisté sur le fait les mêmes experts qui avaient par le passé donné leur feur vert au maïs NK603 seraient reconduits pour cette expertise. Ce qui a bien entendu provoqué la colère de Gilles-Eric Séralini : « Pas question que ceux qui ont autorisé le NK 603 réalisent la contre-expertise de nos données. Il y aurait un conflit d’intérêt avec leur autorité et leur carrière ». D’autant, ajoute le Dr Joël Spiroux, co-auteur de l’étude, que les conflits d’intérêt étaient alors nombreux au sein de l’EFSA et à l’intérieur du “Panel OGM”.
A suivre.
Source : agro-media.fr avec Le Midi Libre, Enviroscope et AFP
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