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Covid-19 : Les magasins de proximité et le e-commerce privilégiés

La séquence actuelle liée au Covid-19 entraîne des achats particulièrement inhabituels de la part des Français, comme encore observé ces dernières semaines, par l’institut Nielsen. La semaine passée a battu tous les records (+38% de chiffre d’affaires), celle-ci n’en est pas loin avec +30%… et des tendances très différentes avant et après confinement. Le rush observé après la première …

Covid-19 : Les magasins de proximité et le e-commerce privilégiés
Le e-commerce poursuit sa tendance très positive, mais surtout les grandes surfaces commencent à souffrir par rapport aux petites surfaces.

La séquence actuelle liée au Covid-19 entraîne des achats particulièrement inhabituels de la part des Français, comme encore observé ces dernières semaines, par l’institut Nielsen. La semaine passée a battu tous les records (+38% de chiffre d’affaires), celle-ci n’en est pas loin avec +30%… et des tendances très différentes avant et après confinement. Le rush observé après la première allocution du Président Macron (vendredi 13 mars) s’est donc bien confirmé le dimanche 15 et a fortiori le lundi 16 mars, avec un chiffre d’affaires en hausse de +237% pour la grande consommation (autrement dit, multiplié par 3,5 !). Le mardi a été hybride, le confinement ayant commencé à midi.

En revanche, depuis mercredi les performances des magasins sont scrutées à la loupe, car ces journées inaugurent une nouvelle séquence, celle des achats en période de confinement. Et en l’occurrence, la limitation des déplacements, additionnée au stockage important des derniers jours, ont occasionnée des petites journées en termes de chiffre d’affaires. Depuis mercredi, les ventes sont en repli de 5% par rapport à 2019, avec de très forts reculs lors du week-end. Si la hausse est de 30% en moyenne, les tendances sont très disparates entre les circuits. 

Les grandes surfaces commencent à souffrir

Le e-commerce poursuit sa tendance très positive, mais surtout, comme le prédisait Daniel Ducrocq la semaine passée, les grandes surfaces commencent à souffrir par rapport aux petites surfaces. Ces dernières permettent aux consommateurs de limiter le temps passé en-dehors du domicile, et ont les faveurs des Français sur ces premiers jours de confinement. 

La semaine du 16 au 22 mars a de nouveau atteint une progression très élevée avec 30% de chiffre d’affaires en plus par rapport à la même semaine de l’an passé. Anne Haine, Directrice Générale, souligne cependant  “une semaine particulièrement intéressante d’un point de vue disparité géographique, en effet, le flux migratoire entraîné par le début de l’entrée en confinement (mardi 17) des Français est parfaitement visible dans les sur-consommations par département”. 

Si les ventes de produits de grande consommation ont progressé dans la totalité des départements, elle l’ont été dans des proportions très variables, de +17% en Savoie à +49% dans le Lot. Dans le détail, certaines zones révèlent avec précision les mouvements des Français opérés ces derniers jours – ou l’absence de mouvements. En l’occurrence, les magasins des stations de sports d’hiver sont mécaniquement à contre-courant du reste du pays, désertés par les vacanciers cette année.

A l’inverse, les zones balnéaires comme Ré et Oléron, le bassin d’Arcachon, les côtes normandes et bretonnes, ont bénéficié d’un afflux de résidents lors de la mise en place du confinement, bénéficiant aux magasins d’alimentation en général. C’est le cas en général des villes dotées de nombreuses résidences secondaires, rejointes par les habitants des grandes agglomérations. La capitale symbolise ces mouvements opérés par les foyers pour retrouver leur site de résidence de confinement – avec sans doute une clé de lecture sociale, les quartiers les plus aisés de l’ouest se trouvant désertés en partie quand l’est reste davantage habité.

Des impacts logistiques significatifs

Comme l’analyse Rémi Adam, expert Géo-Marketing chez Nielsen : “le centre de Paris et d’autres quartiers ont subi de leur côté un contrecoup en raison de l’absence de touristes, de bureaux et logements habituellement loués à la semaine désormais inoccupés, sans oublier les nombreuses boutiques désormais fermées qui faisaient également vivre via leurs visiteurs les rayons snacking des magasins”.

Ces premiers jours de confinement présagent du stade 5 de la séquence que traverse la France, avec des impacts logistiques significatifs. Les flux migratoires des foyers français – des très grandes villes vers les campagnes et le littoral –  et le recours accru aux magasins de proximité et au e-commerce, vont avoir des répercussions différentes selon les enseignes, avec un impact négatif sur les ventes des enseignes dépendantes de l’Île de France.

Pour Daniel Ducrocq, Directeur du Service Distribution chez Nielsen, “une agilité logistique sera nécessaire pour les distributeurs afin d’alimenter des points de vente qui connaissent des niveaux de vente historiques. Avec un focus nécessaire sur les catégories les plus demandées, qui bénéficieront d’un accès prioritaire aux camions. Sur les produits frais, les distributeurs peuvent également avoir encore davantage recours aux producteurs locaux de fruits et légumes, qui ont besoin d’écouler leur marchandise et pourquoi pas de vendre directement dans les points de vente ou sur les parkings”.

ParLa rédaction
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