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L’Europe au chevet de l’apiculture mais d’autres menaces planent.

Le Parlement européen a adopté le 15 novembre une résolution du socialiste hongrois Csaba Sándor Tabajdi demandant à l’Union européenne de renforcer ses investissements dans la recherche de nouveaux médicaments afin de protéger les abeilles.

Le Parlement européen a adopté le 15 novembre une résolution du socialiste hongrois Csaba Sándor Tabajdi demandant à l’Union européenne de renforcer ses investissements dans la recherche de nouveaux médicaments afin de protéger les abeilles. L’auteur de la résolution a déclaré que « seule une action commune européenne peut préserver la pollinisation, un bien public au profit de toute l’agriculture européenne ». De fait, cette résolution du Parlement propose :

  • que les pays européens mutualisent leurs résultats de recherche sur la prévention des maladies affectant les abeilles,
  • que l’autorisation et la mise à disposition de produits vétérinaires à destination des abeilles soient plus souples,
  • que les entreprises pharmaceutiques développent de nouveaux médicaments pour soigner les abeilles (tout en limitant l’utilisation excessive d’antibiotiques),
  • que l’Europe renforce le financement de la recherche sur ce sujet,
  • que les agriculteurs soient formés au sujet de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques,
  • et enfin qu’une étude soit menée sur l’impact des OGM sur la santé des abeilles.

Mais cette résolution ne satisfait pas tout à fait les apiculteurs. En effet, l’élue écologiste Michèle Rivasi a estimé que le texte contenait « d’importantes lacunes ». « Les préconisations du rapporteur sont d’investir principalement dans la recherche de médicaments pour préserver la santé des abeilles, un scandale de plus qui favoriserait encore les industriels », a-t-elle soutenu.

 

De plus, la résolution n’évoque pas le problème du frelon asiatique Vespas velutina, qui, depuis son entrée en France en 2004 dans des poteries asiatiques, tue nos abeilles. Les apiculteurs se sont estimés « désemparés » voire même « abandonnés », étant donné que pour eux « les pouvoirs publics ne font absolument rien », comme l’a affirmé Olivier Belval, président de l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF). Le frelon, qui sévit principalement dans le Sud-Ouest, pourrait « envahir toute la France si les pouvoirs publics ne font rien », a-t-il mis en garde, avant d’ajouter qu’ « aucun département n’est à l’abri ».

Le frelon asiatique a été reconnu espèce invasive par l’Union européenne mais les apiculteurs espèrent que cette dernière le classe comme espèce nuisible, et que le gouvernement participe au piégeage et à la destruction des nids.

 

Selon l’UNAF, la production de miel française a été fortement affectée par les maladies et l’invasion des frelons asiatiques, passant de 32 000 tonnes en 1995 à 20 000 tonnes en 2011. Il faut savoir également que 84% des espèces végétales et 76% de la production alimentaire européenne dépendent de la pollinisation des abeilles. Au total, l’apiculture fournit directement ou indirectement un revenu à plus de 600 000 européens.

ParLa rédaction
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