Parmalat, sept ans après, le jugement tombe : 20 ans de prison pour le fondateur.

2010 marque le dénouement de l’affaire Parmalat. Il convient de rappeler les faits marquants du scandale financier le plus retentissant en Europe : la société a été fondée par Calisto Tanzi qui, en 1961, ouvrit une petite laiterie à Collecchio, près de Parme. Au cours des années 1970, la forte demande de lait à longue conservation permit à Parmalat d’accroître sa part de marché via les ventes de lait UHT. Dans les années 1990, après sa mise en bourse, la société commence à acquérir un grand nombre de sociétés en Europe, en Amérique latine et en Afrique pas forcément liées au secteur alimentaire. Ainsi en Italie, Parmalat acquiert la société de football Parme FC, le groupe de villages touristiques ParmaTour et le réseau de télévision Odeon TV. En 2003, les chiffres tombent : la comptabilité du groupe présente un gouffre de 14 milliards d’euros. Une enquête menée dès lors montrera que le « fleuron » de l’industrie italienne falsifiait ses bilans alors qu’il était au bord du gouffre depuis des années  et que Calisto Tanzi et son directeur financier, Fausto Tonna, avaient créé six sociétés écrans au  Luxembourg, à l’aide de prête-noms. Le krach est annoncé. A l’époque, le groupe employait 36 000 personnes dans 30 pays. Un premier procès est engagé à Milan en 2005 avec sur le banc des accusés les dirigeants du groupe et les banques qui étaient accusées de manipulations des cours et fausses communications financières. En effet, ces dernières étaient soupçonnées d’avoir organisé des émissions obligataires pour le compte de Parmalat, tout en connaissant son insolvabilité. Ainsi, 136 000 épargnants avaient perdus leurs économies de parts ces manipulations financières. A l’issu de ce procès, Calisto Tanzi était toujours en jugement. En 2006, s’ouvrit à Parme le procés de Parmalat, les dirigeants du groupe étant cette fois ci visés et accusés de « banqueroute frauduleuse, faux bilans, associations de malfaiteurs et fausses communications ». C’est à l’issu de 4 longues années de procédures judiciaires que le verdict est tombé le 09 décembre 2010 : la peine la plus lourde, vingt ans de prison, a été requise contre Calisto Tanzi, 72 ans, ex-patron et fondateur du groupe agroalimentaire. Le groupe Parmalat avait été sauvé en 2005 après sa mise sous administration judiciaire. Ainsi, le groupe, malgré ce scandale, est omniprésent aujourd’hui sur le marché des produits laitiers via ses 32 marques dans 17 pays en direct (mais pas en France). Il a  enregistré pour l’exercice 2009 un chiffre d’affaires de 3,96 milliards d’euro, en hausse de 1,4 % par rapport à 2008.