Une étude d’Ipsos/Liebig met en lumière la fracture nutritionnelle française
Entre le 20 et le 27 septembre 2021, Ipsos a interrogé 2000 Français de 18 à 75 ans sur leur rapport à l’alimentation. L’objectif pour Liebig, commanditaire de l’étude : obtenir une lecture éclairée de la consommation et de la perception des légumes par les Français, et des freins potentiels à leur consommation. Et les conclusions de cette étude, …
Entre le 20 et le 27 septembre 2021, Ipsos a interrogé 2000 Français de 18 à 75 ans sur leur rapport à l’alimentation. L’objectif pour Liebig, commanditaire de l’étude : obtenir une lecture éclairée de la consommation et de la perception des légumes par les Français, et des freins potentiels à leur consommation. Et les conclusions de cette étude, commentées lors d’une table ronde rassemblant le docteur Corinne Chicheportiche-Ayache, le professeur et sociologue Jean-Pierre Corbeau et le professeur et chercheur expert en nutrition Philippe Legrand autour de Liebig et d’Ipsos sont parlantes. “Elles mettent en lumière les réalités d’une fracture alimentaire qui recouvre les fractures sociétales françaises (genre, génération et catégorie sociale). Parmi les points saillants, preuve est chiffrée que les inégalités alimentaires sont conséquentes (tant dans leur réalité que dans la perception des Français), et que les légumes, dont l’importance nutritionnelle n’est plus à démontrer, sont des leviers de cette fracture alimentaire” analyse Ipsos.
Les attitudes et comportements sont très inégalement répartis entre les différentes catégories sociales, qui portent une attention différente à la richesse et la variété de leur alimentation – 69% des CSP+ contre 56% des CSP ; à la consommation de produits alimentaires sains et équilibrés (66% des CSP+ contre 57% des CSP).
Aux clivages sociaux s’ajoutent les clivages générationnels. Lorsqu’ils sont interrogés sur leur consommation de légumes seuls 53% des 18-34 ans déclarent en manger quotidiennement contre 67% des 65-75 ans et seulement 49% des 35-44 ans.
De plus, la consommation de légumes est particulièrement emblématique des inégalités de genre. Globalement, les femmes sont plus attentives à la qualité alimentaire que les hommes. Moins d’1 homme sur 2 consomme des légumes tous les jours, contrairement aux femmes qui sont 65% à les intégrer à leur alimentation quotidienne.
Pour 52% des sondés, les inégalités se renforcent
76% des 2000 Français interrogés considèrent que nous ne sommes pas égaux en termes d’alimentation et que la situation se dégrade dans l’hexagone – plus de la moitié (52%) des sondés estimant même que les inégalités se renforcent.
Lucides sur les causes de cette situation, le pouvoir d’achat est le premier facteur invoqué (facteur important pour 93% des sondés – voir très important pour 67% d’entre eux).
S’en suivent la transmission familiale et les habitudes alimentaires prises dans l’enfance (facteur important pour 86%, voire très important pour 39%).
Pour plus de 6 Français sur 10, l’accès à une alimentation en quantité (62% des Français) et en qualité (67% des Français) suffisantes n’est tout simplement pas possible. Une fracture qui se lit lors du passage en caisse. La France se coupe alors en deux : 54% des consommateurs ne comptent pas vraiment leurs dépenses alors que 46 % font leurs courses du quotidien à 10 euros près.
Les légumes, une consommation de raison
78 % des personnes interrogées estiment que les légumes sont indispensables pour être en bonne santé. C’est d’ailleurs la famille d’aliment perçue comme la plus importante, devant les fruits (71%), le poisson (51%), les produits laitiers (51%), les féculents (46%), les œufs (37%) ou la viande (37%).
Mais 3 Français sur 4 sont actuellement insatisfaits de leur consommation de légumes. Seuls 33% les trouvent abordables et 55% des Français choisiraient d’acheter davantage de légumes si leur budget alimentaire augmentait de 20%. Même s’ils estiment à 56% que les légumes ont bon goût, seulement 27% des sondés jugent
qu’ils permettent de se faire vraiment plaisir, contrairement aux produits sucrés.
Au-delà des questions socio-économiques et socio-démographiques, la culture et l’éducation sont au cœur des habitudes alimentaires. Logiquement, on observe que ceux ayant été habitués à manger des légumes étant petits, en consomment plus à l’âge adulte. Parmi les Français estimant avoir mangé beaucoup de légumes enfant, 62% d’entre eux en consomment quotidiennement aujourd’hui (une proportion plus importante que la moyenne qui est à 57%).
D’autre part, la remise en cause totale du moment du repas est révélateur d’une fracture générationnelle forte et d’une évolution des mœurs. Seulement 5% des Français sacralisent le moment du repas et en profitent systématiquement de façon traditionnelle, c’est-à-dire à table et jamais devant un écran ou sur une table basse. Au contraire, 59% des Français interrogés déclarent manger fréquemment devant un écran et ce sont aussi ceux qui mangent moins de légumes.
Et si la solution était dans la soupe ?
Universelle et consensuelle, la soupe lève en partie les freins liés à la consommation de légumes. La soupe est fédératrice et 89% des sondés la trouvent même délicieuse ! Si 94% des Français ont consommé de la soupe au cours de l’année précédente, 59% d’entre eux ont opté pour la soupe toute prête.
93% des personnes interrogées estiment que la soupe est une façon saine de manger des légumes et 92% qu’elle permet de varier les légumes consommés. La soupe est vue comme un plat réconfortant et économique par 87% des Français ainsi qu’un bon moyen pour faire consommer des légumes aux enfants, parfois récalcitrants à la consommation de légumes.
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