Drive : le nouveau marché porteur de la grande distribution
Le drive n'en finit plus de séduire les consommateurs et sa croissance est inédite. Focus sur ce nouvel eldorado pour les enseignes de grande distribution.
Sommaire
Le Drive séduit de plus en plus. Pratique, peu cher et disponible dans presque toutes les enseignes de grande ou petite distribution, ce nouveau mode de livraisons en entrepôt est en constante évolution. Décryptage d’un marché qui pèse près de 4 milliards d’euros en France.
Faire ses courses sur internet ou en magasin et les retirer en entrepôt à une heure donnée. Idéal. Pas de queue aux caisses, pas de transport fastidieux de ses biens de consommation. Il ne nous reste plus qu’à ranger nos courses. Selon une étude signée Parabellum le drive est tendance chez les cadres, âgés de 25 à 39 ans, marié(e)s pour 68%. Les 40-54 ans seraient également très représentés (41%) et 70% de la clientèle est féminine.
Les différentes formules de drive
Le drive revêt des aspects différents. Retour sur les modes d’achat « au volant » les plus en vogue.
Le « drive solo »
Le distributeur s’approvisionne et fonctionne de façon autonome. Leur stratégie d’implantation est fondée sur la capacité à faciliter l’approche des consommateurs et le positionnement est stratégiquement fait dans une zone où se trouvent d’autres concurrents. En France, les principaux acteurs du marché présents sur ce segment sont Leclerc (44 sites) et Chronodrive (36 sites).
Le « drive adossé »
Ici, l’emplacement est voisin du magasin mais, là encore, il s’approvisionne et fonctionne de manière autonome. Il s’agit d’un entrepôt situé à proximité de la surface de vente dont il dépend. Les principaux acteurs en France sont Leclerc (46 sites) et Auchan (42 sites).
Le « drive picking magasin »
Comme son nom l’indique, le drive est une surface de voirie et de parking réservée à l’activité. La formule plaît car les effectifs de service, qui chargent les coffres des voitures, peuvent être partagés avec ceux du point de vente magasin. Un problème survient, néanmoins, la gestion des stocks, moins importante qu’en entrepôt dédié.
Drive : Auchan pionnier, Intermarché premier
Le précurseur en matière de drive est Auchan. Le groupe nordiste a été le premier à livrer les clients à domicile. Mais le grand leader en la matière reste Intermarché avec plus de 500 drives en France. Les enseignes Leclerc, Cora, Carrefour et Casino proposent également des drives mais à bien moindre échelle, ce qui ne les empêche pas d’en ouvrir régulièrement de nouveaux. La croissance des drives ne connaît pas la crise.
Mais pourquoi ces consommateurs ne veulent plus faire leurs courses dans des circuits de distribution classique ?
(Auchan Drive : en immersion)
Facilité, sérénité et budget fixe : les clés du drive
Les « shop drivers », c’est ainsi que l’on appelle les clients des drives, sont majoritairement des familles urbaines et jeunes qui souhaitent gagner du temps. Comment choisissent-t-ils de passer à la livraison de leurs courses quotidiennes ? Plusieurs facteurs jouent sur cette décision.
En premier lieu, la « facilité ». Selon Harris Interactive, 75% des Français sont d’accord pour dire que « le Drive, c’est facile ». L’approche simple et claire attire trois quart des shop drivers. Par ailleurs, le site spécialisé nous parle de la « liberté de la commande en ligne », elle permet d’éviter ces moments gênants en caisse face au panier de courses et elle peut se faire tous les jours, à n’importe quelle heure. Par ailleurs, le drive, à la différence de la livraison à domicile, se fait contraintes, c’est-à-dire, sans attente.
Autre point, non-négligeable dans l’option du drive : la sérénité. Harris Interactive pointe l’absence de foule et de stress qui sont des qualités propres au drive pour 73% des Français. Enfin, dernier leitmotiv pour opter pour le drive en ces temps de crise : c’est le budget. La maitrise du budget du drive est indéniable. On fait ses courses, sans se sentir attiré par d’autres produits croisés dans un rayon. Mais trouve-t-on tous les produits en drive ?
Des paniers incomplets en drive ?
Laure G. est une parisienne, elle est très active et souvent débordée pour prendre le temps de faire ses courses. Elle nous confie que le drive est très pratique mais elle déplore le manque de certains produits. « C’est une bonne chose le drive, je passe chercher mes courses après le travail. Ce que je trouve dommage, c’est encore le fait que certains produits alimentaires ou d’hygiène que j’ai l’habitude d’acheter ne figurent pas sur le site. Par exemple, j’adore les sushis et trouver du riz à sushi ou des algues alimentaires c’est encore impossible. »
Alors que certains produits sont sur-représentés dans les paniers, selon une étude de Kantar Worldpanel, en particuliers les produits majoritaires achetés par les jeunes foyers avec enfants, tels les couches ou le lait, ainsi que les produits frais et « de fond de placard » (conserves, riz, pâtes…), d’autres comme les bonbons sont peu présents.
Les shop drivers doivent donc régulièrement compléter leurs courses de drive, ce qui finalement représente une contrainte. Encore un effort pour que le drive soit parfait ?
(BFMTV : Le drive, nouveau mode de consommation des Français ?)
Des distributeurs qui se battent pour conquérir des parts de marché
Fin 2013, la France comptait 2150 drives ouverts. Des drives répartis entre les « piétons » (retrait à l’accueil du magasin) et les drives « service au volant » (zones de retrait sur le parking ou en entrepôt).
Pour les distributeurs, il y a deux enjeux : défendre leurs parts de marché en s’imposant face aux concurrents et partir à la conquête des parts de marché en installant des drives, là où il n’y en avait pas ou mieux, là où il n’y a pas de magasins. Selon Guide-drives.fr, ce ne sont pas moins d’entre 50 et 60 nouveaux drives sont ouverts chaque mois en France. Une croissance inédite et preuve que le marché est en excellente santé !
Infographie : Le parc drive, enseigne par enseigne